Gestion des applications SAP : « une nouvelle donne à l’ère numérique »

Dans des environnements hybrides, multicloud et distribués, la gestion des applications évolue. C’est une aubaine pour les fournisseurs de services, selon PAC – teknowlogy Group.

La gestion des applications (Application Management ou AM) évolue à l’ère du cloud et du développement agile de logiciels. C’est ce que met en exergue une étude commandée par l’intégrateur Itelligence à Pierre Audoin Consultants (PAC), une société du cabinet européen d’analyse teknowlogy Group (ex-CXP Group).

En Europe, 207 décideurs IT et managers en charge de solutions SAP ont été interrogés durant l’été 2018. 96% des répondants jugent que la gestion de leur environnement applicatif SAP est un défi, considérant le niveau élevé de personnalisation de l’ensemble.

Un environnement le plus souvent hybride, multicloud, distribué et multipériphériques. Dans ce contexte, la gestion des applications implique d’importantes adaptations.

« L’ère numérique exige une nouvelle approche de la gestion des applications », ont souligné dans le rapport Karsten Leclerque et Sabrina Donatelli, analystes chez PAC. Cette approche doit « aider à automatiser les activités en entreprise et améliorer l’agilité ».

Cloud hybride et optimisation applicative

Auparavant, la gestion des applications consistait essentiellement « à s’assurer de la disponibilité et de la stabilité d’une application ». Et ce tout en libérant des ressources internes pour se recentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.

« Avec la plus grande maturité du marché, la proposition de valeur n’est plus seulement de ‘faire tourner’ une application. Il s’agit désormais d’apporter une optimisation applicative régulière ». Or, le parc applicatif est étendu, ont souligné les analystes.

Sous l’angle des solutions sur site (on-premise), 49% des répondants utilisent un CRM SAP. De surcroît, ils sont aussi nombreux à utiliser ou prévoir d’employer la technologie de base de données in-memory SAP HANA (High Performance Analytics Appliance).

En parallèle, les migrations dans le cloud s’accélèrent. Ainsi, 39% des répondants ont intégré l’ERP de l’éditeur SAP S/4HANA en mode cloud. Par ailleurs, 56% utilisent ou envisagent d’adopter le PaaS de développement d’applications SAP Cloud Platform couplé à la suite de technologies Leonardo. Celle-ci permettant de développer et de déployer des applications alimentées aux données (IoT, Machine Learning, Big Data, Blockchain).

53% utilisent les fonctionnalités d’analyse en temps réel SAP Analytics Cloud. D’autres encore optent pour des solutions acquises par SAP, dont Ariba pour la gestion des achats et des approvisionnements (63%) et SuccessFactors, la solution RH cloud de l’éditeur (77%).

Enfin, 41% des répondants s’appuient déjà ou prévoient de bénéficier de l’automatisation ou de technologies basées sur l’intelligence artificielle (IA) pour gérer leurs systèmes SAP.

Les services de prestataires externes s’imposent, le plus souvent.

Talents SAP et développements agiles

75% des managers interrogés travaillent principalement ou partiellement avec un fournisseur de services externe pour la gestion applicative de base de leur environnement SAP. Pour le seul support utilisateur, 77% déclarent privilégier la prestation externe. Cette proportion passe à 61% du panel pour la planification et l’exécution de tests.

Mais les prestataires de services externes ne sont pas toujours l’option privilégiée.

Certains clients disposent de ressources suffisantes en interne (ce qui est pleinement le cas pour 38% des répondants, partiellement pour 50%). D’autres (61%) estiment qu’une application est trop stratégique pour en confier la gestion à un tiers. D’autres encore redoutent qu’une collaboration de trop freine leur agilité…

Pour Pierre Audoin Consultants : « la pression sur les prix, l’utilisation croissante des logiciels en tant que service (SaaS) et l’adoption du cloud font obstacle à une gestion traditionnelle des applications ». Malgré tout, « la standardisation des processus, la modernisation de l’existant (Legacy) et la réduction des coûts placent l’AM au centre des préoccupations des décideurs IT ».

Il revient aux prestataires du secteur de se différencier pour en tirer profit.