Google accélérateur du web

Google propose un DNS public optimisé pour traduire plus rapidement les adresses web en adresses numériques. Ce qui devrait améliorer le temps de chargement des pages web.

Jamais à cours d’idée, Google se lance dans un nouveau défit : améliorer la vitesse du web. Comment? En gérant son propre service de DNS. Le géant de Mountain View vient d’annoncer avoir mis en place un DNS public, en version expérimentale pour l’heure mais à disposition de tout un chacun.

Pour mémoire, un DNS (Domain Name Server) est un service qui traduit l’adresse web alphanumérique d’un site ou d’une page (www.silicon.fr par exemple) en son identifiant numérique pointant vers le serveur qui héberge le service (62.128.130.61). Un DNS vise donc à structurer le réseau et à faciliter l’usage du web pour l’utilisateur (pour lequel il sera plus simple de retenir «Silicon.fr» que «62.128.130.61»). La gestion des DNS est la plupart du temps assurée par le fournisseur d’accès, l’opérateur, voire l’entreprise qui gère de nombreux accès au Net.

Aussi indispensable soit-il, il s’avère que le DNS peut constituer une source de ralentissement du trafic, d’autant qu’ils sont consultés en moyenne des centaines de fois par jour par un internaute. Surtout, certaines pages complexes (avec nombre de liens notamment) font appel à plusieurs DNS pour charger leurs contenus. Autant d’opérations de consultation qui ralentissent l’affichage de la page. Et pour Google, notamment, le temps, c’est de l’argent.

C’est pourquoi l’entreprise californienne propose aujourd’hui son propre DNS public, optimisé pour améliorer le service de traduction d’adresse. « Au cours des derniers mois, nos ingénieurs ont travaillé à l’amélioration de la résolution de notre DNS afin de rendre l’expérience de navigation Internet plus rapide et plus sûre », déclare Google dans son communiqué.

Pour cela, l’entreprise a mis en place un système de préchargement susceptible de répondre plus rapidement à plusieurs requêtes. En revanche, si Google implémente une méthode pour lutter contre les attaques par empoisonnement de cache DNS (et les risques de détournement d’adresses), il ne filtre pas les malwares. La sécurisation du poste de travail reste donc entre les mains de son utilisateur. Ceux qui veulent directement tirer parti du DNS de Google consulteront cette page d’entrée vers les instructions de configuration.

L’ouverture de ce DNS public est la première étape d’un projet plus ambitieux. « Alors que les gens commenceront à utiliser Google Public DNS, nous planifions de partager nos connaissances avec la communauté web et les autres opérateurs de DNS, afin d’améliorer l’expérience de navigation pour l’ensemble des internautes », précise Google.

Quant aux critiques en vue associant le géant du web à Big Brother, Google répond qu’il ne conserve pas les logs (les fichiers de connexion qui contiennent les adresse IP des internautes) plus de 48 heures. Et celles qui nécessitent un stockage plus long (pour des raisons de sécurité et d’optimisation, essentiellement), sont «anonymisées». Dans tous les cas, Google assure ne pas corréler les requêtes DNS avec ses autres services (recherche). A croire sur parole.

Les plus sceptiques se tourneront vers le projet OpenDNS qui vise également à améliorer les temps de traitement des serveurs DNS mais de manière ouverte (plus transparente, donc) et gratuite.

Les velléités d’optimisation de la navigation Internet ne sont pas nouvelles chez Google. Outre un navigateur, Chrome (et bientôt un système d’exploitation Chrome OS) réputé pour sa rapidité (notamment dans les traitements JavaScript des pages), Google travaille également sur le projet SPDY, un nouveau protocole de chargement des pages visant également à accélérer le web. Après les services, Google accélérateur du web ?