Google utilise ses algorithmes pour recruter plus de femmes

Dans le but de recruter, retenir et promouvoir davantage de femmes, en particulier celles appelées à occuper des postes de direction, Google table sur ses algorithmes. Le départ de Marissa Mayer, désormais CEO de Yahoo, a-t-il influencé cette initiative ?

Google, qui compte un tiers de collaboratrices sur un effectif mondial d’environ 34.300 employés (hors acquisition de Motorola)*, a choisi de compiler de multiples données et d’utiliser ses algorithmes pour préciser quand et pourquoi les femmes quittent l’entreprise, et tenter d’y remédier, a rapporté le New York Times la semaine dernière.

En panne de promotion

Multinationale spécialisée dans les outils de recherche web et la publicité en ligne, Google a constaté que peu de femmes font partie des personnes dont la voix compte lors d’une embauche ou d’une promotion interne. Google a donc décidé d’associer plus de femmes au processus, ce qui se serait traduit par davantage de recrutements de talents féminins.

La société a aussi constaté que parmi ses employées, les départs étaient deux fois plus nombreux chez les femmes qui venaient d’accoucher. Aux États-Unis, le congé maternité n’est pas garanti : il dépend du bon vouloir des États et des employeurs. Google, pour sa part, a choisi d’étendre le dispositif de trois à cinq mois et de le rémunérer à 100 %, plutôt que partiellement. Ainsi, les départs de jeunes mamans travaillant chez Google auraient diminué de moitié.

« Je souhaiterais que nous puissions dire que nous avons remarquablement réussi et que nous nous rapprochons d’un effectif composé à 50 % de femmes, mais ce n’est pas vrai », a déclaré au quotidien américain Alan Eustace, vice-président en charge de la connaissance chez Google. Les difficultés sont plus marquées au sommet de la hiérarchie…

Le cas Marissa Mayer

Lorsque Larry Page, cofondateur de Google, a pris les commandes l’an dernier et réorganisé l’entreprise, les femmes ont été écartées du cercle des proches collaborateurs du PDG, y compris Marissa Mayer, qui a quitté Google en juillet pour devenir présidente-directrice générale de Yahoo!.

Enceinte d’un enfant à naître en octobre, la femme d’affaires a relancé le débat sur la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, en déclarant que son congé maternité ne durerait que quelques semaines et qu’elle continuerait à travailler pendant ce temps-là…

Marissa Mayer passée à l’ennemi, Google peine à attirer et retenir des femmes au profil technique, des ingénieurs tout particulièrement. La multinationale est loin d’être la seule entreprise du numérique à connaître ces difficultés.

D’après le Bureau des statistiques du travail aux États-Unis, entre 2000 et 2011 le nombre de femmes employées dans l’informatique a chuté de 8 % (la gent féminine représentant 25 % des professionnels du secteur), alors que celui des hommes actifs dans ce domaine progressait de 16 %.

*Au 30 juin 2012, Google employait 54.604 personnes à temps plein, dont 34.311 rattachées directement à Google et 20.293 chez Motorola.


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