Google annonce une offre d'accès Internet à 1 Gigabit

Quand Google se lance sur le marché des fournisseurs d’accès, il ne fait pas semblant. Mais son réseau à 1000 mégabits se limite pour l’heure au cadre expérimental. Google voudrait-il nous donner des leçons?

Les projets d’opérateur de réseau Internet de Google ne faisaient plus mystère ces derniers temps. Mais le géant de Mountain View n’était pas très éloquent sur les détails de ses ambitions. Aujourd’hui, Google vient d’apporter quelques précisions à celles-ci. Et on ne peut pas dire qu’il fasse les choses à moitié. Le numéro 1 des moteurs de recherche voit en effet les choses en grand et plus précisément sur le long terme puisque il annonce planifier une expérimentation d’un réseau à 1 gigabit

par seconde (1 Gbit/s). Soit 10 fois plus véloce que les 100 megabits des réseaux fibre optique qui commencent à équiper nos villes. Pas moins. A titre de comparaison, l’opérateur américain Verizon, le plus innovant en la matière, propose du 50 Mbit/s (en réception) sur fibre optique pour… 140 dollars par mois.

« Nous prévoyons de construire et tester un réseau large bande à ultra haut débit dans un petit nombre de lieux d’expérimentation aux États-Unis, précisent Minnie Ingersoll et James Kelly, responsables produits infrastructure chez Google. Nous allons fournir des débits Internet plus de 100 fois plus rapide que ce que la plupart des Américains disposent aujourd’hui avec des connexions résidentielles en fibre optique [FTTH] à 1 gigabit par seconde. Nous avons l’intention d’offrir un service à un prix compétitif à au moins 50.000 foyers et possiblement jusqu’à 500 000. »

Pour l’heure, Google ne précise pas ce qu’il entend par «prix compétitif» ni quels seront les heureux bénéficières de ce réseau ultra rapide. Et pour cause: il n’en sait rien (même s’il doit avoir sa petite idée). Car l’enjeu de la fourniture d’accès Internet n’est pas tant économique qu’expérimental. « Notre objectif est d’expérimenter de nouvelles façons de rendre l’accès Internet meilleur et plus rapide pour tout le monde », confirment les responsables du projet. Ils entendent notamment vérifier ce que feront les développeurs d’une telle vélocité et les usages qui les accompagneront d’une part; d’autre part, Google veut tester de nouvelles techniques de déploiement de la fibre et de partager les connaissances acquises pour accélérer les déploiement de réseaux optiques. D’ailleurs, Mountain View proposera un réseau ouvert sur lequel viendront se greffer les opérateurs Internet tiers pour le plus grand choix des internautes. Une vision idyllique de l’infrastructure de réseau de communication comme on souhaiterait le voir plus souvent, en France notamment.

Aucune date de lancement n’est précisée. Dans un premier temps, Google part à la recherche des zones à fibrer et invitent communautés (Etats, municipalités, associations, universités, Armée et autres organisations) à se porter volontaire en renseignant un formulaire depuis le site dédié. L’idée étant de réussir à identifier les communautés et lieux de déploiement de ce réseau de future génération avant la fin de l’année. Ensuite, commenceront les travaux de déploiement. Bref, il ne faut pas espérer voir fonctionner ce réseau ultra rapide avant 2011 au mieux, plus probablement 2012. Répétons-le, le seul territoire des Etats-Unis est concerné par l’initiative.

Faute d’avoir réussi à influencer la Federal Communication Commission (FCC), le gendarme américain des télécoms, d’intégrer des projet ambitieux dans son plan national de réseau haut débit, Google fait donc cavalier seul. Sera-t-il rejoint par d’autres opérateurs locaux malgré le risque évident de concurrence que le géant de la recherche en ligne affiche à travers son nouveau projet?

Quoi qu’il en soit, Google ne serait pas le premier à proposer du gigabit au marché résidentiel. En 2005, l’opérateur HKBN (Hong Kong Broadband Network Limited) lançait bb1000, une offre à 1 gigabit par seconde disponible auprès de 800.000 foyers de Hong Kong (une zone métropolitaine il est vrai plus facile à fibrer qu’un pays à la géographie accidentée). Une technologie présentée à l’époque comme pouvant monter jusqu’à 64 Gbit/s. Et si Google allait vérifier sur la côte chinoise ce que font les développeurs de tous ces débits…