Google, Apple, Facebook, Amazon : 10 choses à savoir sur les Gafa

L’hégémonie des Gafa, acronyme de Google, Apple, Facebook et Amazon, inquiète l’Europe. Mais quels sont précisément les caractéristiques de ces acteurs ? Réponse en 10 faits et chiffres.

Ils sont au centre des inquiétudes européennes, où leur domination sur le monde numérique a fini par provoquer des réactions poilitiques. Au point que la France et l’Allemagne ont récemment pris l’initiative de demander à la commission européenne de réfléchir à une régulation spécifique aux Gafa. Derrière cet acronyme, se cachent quatre acteurs majeurs de l’Internet : Google, Apple, Facebook et Amazon. Tous quatre ont conçu des ‘plates-formes’, des espaces numériques où se déploient des écosystèmes entiers, contrôlant une part significative de nos vies numériques.

Dans une étude récente intitulée Gafanomics, le cabinet FaberNovel estime même que 55 % de la vie numérique (e-mail, e-commerce, musique, vidéo, réseau social…) d’un utilisateur moyen est passée sur ces quatre plates-formes. L’étude est aussi l’occasion de compiler toute une série de caractéristiques culturelles ou chiffrées de ces acteurs américains. Best-of.

1) Gafa = le Danemark, avec 10x moins de gens

Les Gafa génèrent l’équivalent du PIB du Danemark, la 35e puissance économique dans le monde. Google, Apple, Facebook et Amazon totalisent 316 milliards de dollars de chiffre d’affaires et emploient ensemble 252 000 personnes. Le Danemark affiche un PIB de 330 Md$ pour une population de 2,7 millions d’habitants. En termes d’efficacité économique par personne, le Royaume du Nord est donc loin du compte…

2) Une croissance 33 % plus élevée que celle de la Chine

En 2013, la croissance moyenne des Gafa était de 12 %. Contre 9 % pour la Chine… et 0,3 % pour la France. Quand un Gafa recrute un employé, leurs concurrents ont besoin d’en embaucher entre 3 et 9 pour réaliser la même croissance de chiffre d’affaires. Le différentiel est ainsi de 1 à 9 entre Facebook et Publicis.

3) Des montagnes de cash

Les 4 acteurs américains totalisent plus 123 milliards de dollars de réserves financières, essentiellement amassées par Google et Apple. Soit de quoi racheter les 50 start-up les plus prometteuses du moment (selon le classement du Wall Street Journal). Les Gafa conservent une part significative de ce trésor de guerre dans des paradis fiscaux pour éviter d’être taxés par les Etats-Unis.

4) 19 % du S&P 500

Emmené par les valorisations stratosphériques d’Apple et Google, le secteur des technologies pèse 19 % de l’indice S&P 500 regroupant les 500 premières valorisations sur les bourses américaines. Contre 16 % pour le secteur financier. Il y a dix ans, la ‘tech’ ne représentait que 11 % de cet indice. Les stars du secteur s’appelaient alors IBM et Microsoft.

5) Positions dominantes

Chacun dans son secteur, les Gafa dominent outrageusement leur marché, les mettant en position préférentielle sur les nouveaux marchés que crée la transformation numérique (Internet des objets, robotique, voitures autonomes, drones…). Google contrôle 90 % de la recherche dans le monde. Apple 45 % du trafic Web issu des smartphones. Facebook 75 % des pages vues sur les réseaux sociaux aux Etats-Unis.

6) Volonté d’hégémonie

Selon FaberNovel, chacun des 4 Gafa est positionné, via des offres, des rachats ou des partenariats, sur les 7 industries clefs de la transformation numérique : les télécoms et l’IT, la santé, la distribution, les énergies, les média et le divertissement, la finance ainsi que le voyage et les loisirs.
Gafa 2

7) Optimisation fiscale à l’échelle industrielle

Selon une étude de Greenwich, les Gafa plus Microsoft ont payé en France 37,5 millions d’euros d’impôt sur les sociétés pour l’exercice 2011. Pour un chiffre d’affaires cumulé estimé à 8,1 milliards d’euros. Greenwich estime donc que, via différentes techniques d’optimisation fiscale, ces 5 acteurs payent en moyenne 22 fois moins d’impôt que ce qu’ils devraient normalement débourser. Manque à gagner pour l’Etat français : quelque 800 millions d’euros sur cette seule année.

8) Ascension turbo

Chacun des Gafa a réussi des percées décisives sur son ou ses marchés. Google a ainsi pris le contrôle du marché des navigateurs en l’espace de 4 ans. En 2008, Internet Explorer totalisait 60 % de parts de marché. 4 ans plus tard, il était dépassé par Chrome. En 2010, Apple vendait 3 millions d’iPad en 80 jours… 10 fois plus que ce qu’avait fait Microsoft avec les tablettes Windows XP sur toute l’année 2001. En 10 ans, Facebook s’est adjugé 16 % du temps passé online (chez les internautes américains).

9) 7 milliards de consommateurs

Pour FaberNovel, les Gafa ne réfléchissent jamais en termes de géographie ou de culture. « Chaque humain connecté est un client potentiel et chaque humain non connecté devrait l’être », écrit le cabinet de conseil. Cet axiome explique les initiatives de Google (le projet Loon) ou de Facebook (projet Internet.org) pour relier les populations du monde entier à Internet.

10) Investir dans la « user experience » et les start-up

S’ils thésaurisent une bonne partie de leurs profits dans les paradis fiscaux, les Gafa investissent aussi lourdement dans l’expérience utilisateur. Amazon y engloutit pas moins de 80 % de son flux de trésorerie opérationnel (d’où ses profits riquiqui). Google et Facebook affichent des taux supérieurs à 30 % en la matière. Comme le montrent les récents rachats de Nest, Oculus, Beats, WhatsApp ou Instagram, les Gafa n’hésitent pas davantage à aligner les milliards pour s’offrir des start-up prometteuses complétant leur portefeuille d’offres. Entre janvier 2012 et octobre 2014, les Gafa ont aligné près de 45 Md$ pour réaliser des investissements ou faire des emplettes. Soit un tiers de l’activité totale aux Etats-Unis !

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