Google Books séduit l'Italie

Google va numériser un million d’ouvrages libres de droits des bibliothèques nationales italiennes. En France, on continue de s’interroger.

Alors que le gouvernement français continue de débattre sur le choix de Google pour numériser les contenus la BNF, l’Italie a tranché. Le ministère du Patrimoine (Ministry of Cultural Heritage) a signé un accord avec Google qui se chargera de la mise en ligne des fonds des bibliothèques nationales, annonce Mountain View dans un communiqué du 10 mars.

A travers l’accord, Google s’engage à numériser un million d’ouvrages libres de droits et d’en fournir copie aux instances italiennes. Ce sont les bibliothèques (notamment celles de Rome et Florence) qui effectueront elles-mêmes la sélection des livres à numériser. De Petrarch, Dante ou Vico, voire Machiavel en passant par Guglielmo il Giuggiola et Coluccio Salutati, les œuvres en question porteront sur la période de la Renaissance qui se propagea en Europe aux XV et XVIe siècles après avoir pris racine en Italie au XIVe siècle.

Ce contrat « marque le premier rapprochement des forces avec les bibliothèques italiennes, et la première fois que nous travaillons avec un ministère de la Culture », déclare Gino Mattiuzzo, responsable des partenariats pour Google en Italie. Jusqu’à présent, Google se chargeait de numériser des fonds de bibliothèques privées, universitaires ou municipales comme à Lyon. Environ 12 millions de livres sont désormais stockés sur les serveurs de Mountain View. Les versions numériques des ouvrages littéraires, historiques ou encore scientifiques italiens, seront également proposés à d’autres de bibliothèques numériques, à commencer par le projet Europeana de la Commission européenne, auquel la bibliothèque de Florence collabore déjà.

Le communiqué ne précise pas la durée du contrat passé avec l’Italie. On sait que, pour la France, le rapport Tessier jugeait excessif la durée de 25 ans d’exploitation des titres numérisés. En attendant, l’Italie va élargir au monde entier la diffusion de ses contenus culturels à moindre frais tandis que la France se pose toujours la question. L’initiative italienne influencera-t-elle la décision française?