Google Earth : arme ultime des scientifiques contre la grippe aviaire?

Des scientifiques pourraient surveiller des fermes d’élevage suspectes depuis Google Earth

Aux États-Unis, les scientifiques se préparent à recevoir dès les premiers jours de l’été, les premiers oiseaux migrateurs. Ils essaient de prévenir les risques de contamination des volailles par le virus de la grippe aviaire, le fameux H5N1, en utilisant un formidable outil, la géomatique.

Interrogée par la presse américaine, Sherrill Davison, professeur à l’université de Pennsylvanie et spécialiste des oiseaux, explique: « Les technologies SIG, (Système d’information géographique) sont utilisées pour surveiller les grandes exploitations agricoles, les points d’eau et l’ensemble des endroits ou les oiseaux migrateurs se posent et peuvent rentrer en contact avec des animaux d’élevage. Ces informations vont être regroupées. Dès qu’une zone semblera contaminée, il sera possible de créer une zone de surveillance à partir de la géomatique et de restreindre les risques de propagation du H5N1 sur le territoire américain. Depuis le début de l’année, des experts de plusieurs pays utilisent Google Earth, qui combine des images satellites, des cartes et le moteur de recherche du géant américain pour recomposer notre planète. Cette conjonction de données permet d’apporter de précieux détails aux scientifiques, comme la localisation des bâtiments, des routes ou des écoles qui se trouvent à proximité des grandes fermes qui élèvent principalement des poules ou des dindes. Sherrill Davison précise : « Il y a vingt ans, les scientifiques devaient se déplacer à travers tout le pays. Aujourd’hui, ils peuvent faire le même travail de surveillance mais depuis un ordinateur. En moins d’une heure, il est possible de localiser une zone infectée et d’établir un diagnostic. Ensuite, on peut envoyer des équipes de décontamination et prélever des échantillons sur les animaux. «  Rappelons que le virus H5N1, qui a infecté des milliers d’oiseaux en Afrique, en Asie et en Europe, s’est déjà transmis à l’homme, provoquant le décès d’au moins 120 personnes pourrait arriver aux États-Unis cet été par l’intermédiaire d’oiseaux migrateurs en provenance d’Asie: les volatiles vont remonter vers l’Alaska avant de redescendre, à l’automne, vers le soleil du sud des États-Unis. L’utilisation des technologies SIG pour surveiller les fermes et les mouvements d’oiseaux n’est une nouveauté. Sherrill Davison et ses collègues ont utilisé ces moyens pour la première fois en 1998. Depuis lors, les outils se sont perfectionnés. Ce n’est pas un hasard si cette équipe est établie dans l’État de Pennsylvanie qui est celui qui abrite le plus grand nombre de fermes avicoles.