Google Earth dans le collimateur de la Corée du Sud

Le gouvernement sud-coréen a demandé aux Etats-Unis d’intervenir auprès de Google afin de faire disparaître des installations militaires sensibles de la base photographique de Google Earth

En couvrant la terre entière de ses photographies satellitaires, Google Earth, service d’imagerie par satellite en grande partie gratuit, ne pouvait évidemment pas satisfaire tout le monde !

Avec Google Earth, l’utilisateur peut pointer un endroit précis du globe et zoomer dessus pour en faire apparaître le détail. Pas toujours simple à manipuler, surtout si l’on ne dispose pas des coordonnées précises du lieu, mais le résultat est spectaculaire. Suffisamment précis en tout cas pour que la Corée du Sud, toujours en guerre contre le régime totalitaire de la Corée du Nord, s’inquiète de voir son ennemi disposer de données photographiques via Google. Le gouvernement sud-coréen prend l’affaire très au sérieux et a officiellement prié son homologue américain d’intervenir auprès de Google. Selon son porte-parole, Google Eath montre de manière trop précise des « images de la Blue House présidentielle et de bases militaires« . Qu’en est-il exactement ? Pour se faire une idée de la menace, notre confrère britannique The Register a publié trois images extraites de Google Earth, que nous reproduisons ci-après. – La première montre une base aérienne située à 45 miles nautiques de la zone démilitarisée, en territoire sud-coréen. C’est une base que les opposants ‘communistes’ connaissent bien, la Corée du Sud l’a construite avec les chinois durant la guerre de Corée. Avec un tel niveau de précision, on s’interroge sur le danger réel d’une telle photographie ? – La seconde image est plus précise, et concerne la Blue House, le palais présidentiel. Si les formes géométriques attirent immédiatement l’?il, une observation plus précise révèle sur la droite un alignement d’avions, dont, marqué par une flèche en bas à droite, un bombardier B52. Certes ici la démonstration est plus flagrante, mais on peut légitimement s’interroger sur les dangers que recèle ce qui semble n’être qu’un musée de l’aviation, au vu de l’exposition pour le moins hétéroclite ! – Enfin, la dernière image démontre que Google Earth peut aussi être l’objet de toute l’attention des internautes sud-coréens. Il s’agit de Yongbyon, le principal centre de recherche nucléaire de la Corée du Nord. Google Earth représente-t-il véritablement un danger ? Certainement dans un climat paranoïaque, pour préparer une attaque terroriste sur le ranch de Steve Jobs dans le Nevada, par exemple. En revanche, des solutions existent. Microsoft, sur son service MSN Virtual Earth concurrent de Google, a fait disparaître le quartier général d’Apple (Steve Jobs est rassuré !), ainsi que la légendaire base aérienne américaine Area 51, chère aux admirateurs des XFiles et de la théorie des vaisseaux extraterrestres détenus par l’US Army. La dernière image représente Area 51 retravaillée par les bons soins de Microsoft. Tout ce qui pourrait être intéressant est remplacé par des carrés gris ! Il ne reste plus aux infographistes de Google, capables d’apporter un simili 3D pour de fausses perspectives sur des immeubles, usines ou centres commerciaux, à faire de même sur les zones stratégiques militaires américaines et sud-coréennes. Mais attention, les espions communistes ont peut-être déjà envahi la place !