Google est accusé par des actionnaires d’inégalité de traitement

Lors de l’entrée en bourse (IPO) durant l’été 2004, des actionnaires privilégiés ou initiés, ont pu conserver leurs actions. D’autres non, mais ils auraient obtenu des compensations…

Décidément pas conformistes, les dirigeants de Google. Plus grave, pas réguliers! Or, avec les règles du jeu de la Bourse, on ne peut pas toujours rire.

On avait compris, par exemple avec leur interview dans le magazine Playboy, à la veille de l’entrée en Bourse -en violation des règles de restriction de communication pour cette période- que les fondateurs frisaient la provocation vis à vis de la SEC. Ils se démarquaient ostensiblement des conventions du milieu boursier. On excusa les jeunes loups pour leur jeunesse. Surtout qu’ils avaient promis un traitement « plus égal«  aux petits investisseurs ou actionnaires. On a fermé les yeux – l’état de grâce était accordé. Seulement voilà, le Wall Street Journal confirme ce 15 septembre que plusieurs actionnaires – des institutionnels ou non – auraient bénéficié d’un traitement de faveur. Explication: peu avant l’offre publique initiale du mois d’août 2004, explique le quotidien financier, alors que la demande s’annonçait moins forte que prévue, Google est revenu sur le prix -à la hausse. Et certains initiés, siégeant au conseil d’administration, qui avaient pris des options sur un gros montant d’actions, ont décidé de réduire le nombre d’actions qu’ils devaient remettre sur le marché, voire de n’en céder aucune. Aujourd’hui, avec une cotation du titre qui s’est accrue de 256%, la valorisation de leur portefeuille avoisine 1,7 milliard de dollars! Le problème est que certains investisseurs ont joué le jeu et n’ont pas bénéficié de cette possibilité de limiter la cession de leurs actions. A l’inverse, certains furent incités à céder un nombre d’actions supérieur à ce que Google avaient d’abord programmé pour eux, et donc à un prix à la baisse, constatent des témoins du dossier. Deux investisseurs dans ce cas, l’université de Stanford et le ‘venture-capitaliste’ Angel Investors LP, ont protesté. Mais sans grand tapage. Google a alors cédé en autorisant l’université à sortir de l’IPO. Et avec le fonds Angel un arrangement, avec une compensation sur le manque à gagner, aurait été trouvé. Bref, il serait étonnant que l’on en reste là.