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Google pétri d’incertitudes sur l’empreinte environnementale de l’IA

Des chiffres spécifiques à l’empreinte de l’IA ? N’en attendez pas dans le dernier rapport environnemental de Google.

Le groupe américain estime qu’à mesure qu’il intégrera de l’IA dans ses produits, la distinction avec les autres workloads sera moins significative. Aussi préfère-t-il communiquer des indicateurs au niveau des datacenters.

En 2023, son parc a consommé environ 24 TWh d’électricité. Ce qui, par extrapolation des données de l’Agence internationale de l’énergie pour 2022, représenterait 7 à 10 % de la consommation globale des datacenters dans le monde.

24 TWh, c’est 17 % de plus d’une année sur l’autre. Et l’un des principaux facteurs de croissance du volume global d’émissions de GES de l’entreprise : +13 %, à 14,3 millions de tonnes d’équivalent CO2.

L’empreinte carbone de Google a augmenté de moitié en quatre ans

Aux dernières nouvelles, Google entend réduire ses émissions de 50 % sur la période 2019-2030. Pour le moment, par rapport à cette année de référence, elles ont… augmenté de 48 %.

D’autres indicateurs sont défavorables. Par exemple, le taux de matériaux recyclables au sein des plastiques utilisés pour la fabrication des produits. De 41 % en 2022, on est passé à 34 % en 2023. Google le justifie par l’évolution de son mix produit… dont certains utilisent moins de plastique. L’objectif reste fixé à 50 % pour 2025 sur le hardware grand public.

À défaut d’indicateurs environnementaux sur le volet IA, Google affirme mettre en œuvre des techniques capables de réduire « jusqu’à 100 fois » la consommation électrique des modèles et « jusqu’à 1000 fois » leur empreinte carbone. Elles s’avèrent très génériques : architectures efficaces de type modèles parcimonieux, processeurs et systèmes optimisés pour l’entraînement, effets d’échelle du cloud et exécution à des emplacements alimentés en énergies propres.

En 2023, le PUE moyen des datacenters de Google s’est établi à 1,1. Corollaire à la consommation d’électricité, la consommation d’eau a progressé de 17 %, à 24 milliards de litres. Soit « ce qu’il faut pour arroser une quarantaine de terrains de golf dans le sud-ouest des États-Unis ».

Google ne nie pas que réduire l’empreinte environnementale des datacenters « pourrait se révéler difficile » à mesure que l’IA s’y développera – et avec elle, les investissements en infrastructure. De façon plus globale, plusieurs leviers ont néanmoins été mis en place. Entre autres, un mécanisme privilégiant l’exécution des charges de travail lors des pics de disponibilité de sources d’énergie bas carbone. Ou un partenariat avec Microsoft pour agréger la demande en énergies propres (première démarche : des RFI communes dans plusieurs zones des USA pour des projets en phase de démarrage).

Le scope 2, entre décalages opérationnels et méthodologiques

Sur le scope 1, qui représente environ 1 % de son empreinte carbone, Google est parvenu à réduire les émissions. Essentiellement grâce à l’électrification de bâtiments (14 projets achevés en 2023) et des flottes de véhicules. Au niveau des datacenters, un pilote a été lancé en Europe et aux États-Unis sur du diesel renouvelable.

Dynamique moins favorable sur le scope 2 : les émissions de GES ont crû de 37 % (méthode de calcul « marché »). La hausse de consommation des datacenters dépasse la capacité à mettre en action des projets autour des énergies vertes, surtout aux États-Unis et sur la plaque Asie-Pacifique, déplore Google. Des contrats arrivent parfois à échéance avec que les initiatives associées soient opérationnelles.

Autre écueil sur le scope 2 : le décalage, sur la question des énergies renouvelables, entre l’approche de Google et celle du protocole GHG. Notamment parce que la première est globale tandis que la seconde est régionalisée.

Sur le scope 3, les émissions ont augmenté de 8 % sur un an. Sur le court terme, la progression devrait se poursuivre. Là encore, essentiellement en lien avec l’IA (investissements d’infra).

Illustration principale © U-STUDIOGRAPHY DD59 – Adobe Stock

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