Google reste fidèle à sa stratégie de « longue traîne »

Souvent discrets, les responsables de Google s’expliquent rarement sur les recettes de leur succès. L’un d’eux s’est prêté au débat avec l’Afutt. Quels sont les ingrédients pour un bon ‘page rank’? Deux ou trois algorithmes ? Un peu plus…

Dans son programme de cycles de réflexion, l’AFUTT (l’Association Française des Utilisateurs de Télécommunications) a invité Olivier Esper, directeur des relations institutionnelles chez Google France. Histoire de comprendre un peu comment fonctionne le géant des moteurs de recherches et des applications en ligne.

La question centrale fut donc de tenter de savoir comment le modèle Google peut assurer sa position de manière pérenne. D’entrée, le responsable pose les bases : « Beaucoup de nos produits n’ont pas de modèles économiques à proprement dit : c’est dans les gênes Google« . Un argumentaire pour montrer comment la firme parvient à établir des audiences d’échelle sans pour autant garantir des revenus propres. Le moteur de recherche est le véritable produit de Google, le reste tâtonne. Mais il faut savoir que la sociétéencourage ses employés à développer leurs projets personnels. C’est comme cela que Google Actualités est né par exemple« .

Autant d’innovations qui permettent à la firme d’avoir une place de choix sur Internet. Une position qui ne l’empêche pas de fournir aussi des modèles payants notamment pour les professionnels. « Le modèle payant s’adresse en partie aux PME et TPE. Cet aspect a un avenir certain par exemple pour la maintenance bureautique chez un tiers. Il existe un support téléphonique mis à disposition des clients, par exemple« .

Autre aspect important, les responsables de Google s’en tiennent au concept de « longue traîne« . Concept établi par Chris Anderson du site wired.com, il considère que l’exploitation d’un secteur débute par le marché de masse. Ensuite utilisation est faite des marchés de niche lorsque l’offre et la demande sont « connectées ». Un système qui permet à la firme de se tailler ses parts du lion mais qui risque, à terme, d’agacer la concurrence.

Car le risque existe de voir un jour les autorités chargées de la Concurrence venir tancer Google pour monopole de fait. Une situation que reconnaît bien volontiers Olivier Esper : « Certes notre part de marché est importante, même si elle est plus importante en Europe qu’aux Etats-Unis, il y a un risque de voir se produire une telle situation…« . D’ici à voir sombrer Google dans les tréfonds du Web il reste encore quelques années à venir, semble-t-il.