Gorbachev veut relancer la coopération IT entre Russie et USA

En matière d’outsourcing, Mikhail Gorbachev cherche à attirer les entreprises américaines vers la Russie. Mais n’est-il pas trop tard ?

Premier contact entre l’Amérique et l’URSS, en 1985, qui réunit le russe Mikhail Gorbachev et l’américain Ronald Reagan. A la sortie de la réunion, le président des USA qualifie son homologue de  »

conservateur bolchevique« , et le président de l’URSS évoque un « véritable dinosaure« . L’anecdote a été révélée par Mikhail Gorbachev devant les membres du Massachussetts Software Council. Mais l’artisan de l’éclatement de la Russie communiste n’est pas intervenu pour évoquer la fin de la guerre froide, mais plutôt ce qui a suivi, les années de coopération qui ont suivies? En revanche, 20 ans après, qu’en reste-t-il ? « Durant la décade qui a succédée à la guerre froide, un certain nombre de ces ponts se sont détériorés. Ils ont besoin d’être rénovés et réparés. Cette réunion ici, notre discussion, est un de ces nouveaux ponts qui sont nécessaires entre nos deux nations« . En fait, le discours de Mikhail Gorbachev vient souligner le décalage technologique qui se creuse aujourd’hui entre des pays comme l’Inde ou la Chine, et la Russie, qui aurait raté le virage de l’outsourcing offshore ! Pourtant, la Russie dispose d’un vivier de compétences reconnues, des ingénieurs formés dans les universités et qui peuvent se prévaloir de trois à sept ans d’expériences professionnelles dans le développement applicatif. Ainsi, plus que chez les géants de l’industrie occidentale, dans les unités de développement russe, dont la taille paraît cependant encore ‘trop’ réduite, les développeurs russes seraient dans leur majorité prêts à s’investir dans les certifications .NET, Java ou Oracle. Autre argument de poids, physiquement à quelques heures de l’Europe, le prix annuel d’un développeur russe serait de 14.000 dollars à Moscou, 12.000 dollars à St Petersburg, et 8.000 dollars dans les autres villes russes. Mais les entreprises occidentales sont-elles prêtes à investir dans une économie russe qui reste fragile, et politiquement aussi instable ? Comme elles le font massivement en Chine ? L’image des pays d’Asie est celle de pays qui émergent vers la technologie. Celle de la Russie n’est-elle plus proche de la dérive mafieuse et d’une extrême droite militaire ? Conscient de ces difficultés, Mikhail Gorbachev a tenu à rappeler que Vladimir Poutine, l’actuel président de la Russie, projette de créer des parcs technologiques à Moscou et à St Petersburg. Mais n’est-il pas trop tard ? , »Sans confiance il n’y a pas de coopération. Alors travaillons ensemble« , a conclu Mikhail Gorbachev. Il n’est pas certain qu’il ait réussi à convaincre son auditoire !