Green IT : 10 chiffres sur l’empreinte écologique

ADEME Arcep rapport numérique environnement

L’ADEME et l’Arcep ont remis au Gouvernement leur rapport sur l’empreinte environnementale du numérique en France. Focus sur dix indicateurs.

Le numérique, responsable de 10 % de la consommation électrique en France ? L’ADEME et l’Arcep en sont arrivées à cette conclusion. Elles en font part dans un rapport remis cette semaine au Gouvernement. Il se compose de deux livrables. D’une part, une revue méthodologique. De l’autre, une évaluation de l’impact environnemental du numérique. Un troisième volet – à caractère prospectif – est prévu pour le mois d’avril.

48,7 TWh

C’est, à l’échelle française, la consommation annuelle des équipements et infrastructures numériques. Soit 10,3 % de la consommation totale dans le pays (474 TWh ; données RTE).
Pour comparaison, la consommation électrique annualisée de Bitcoin à l’échelle mondiale est de 130 TWh (base : mars 2021).

2,5 %

Toujours à l’échelle française, c’est la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre. À 16,9 millions de tonnes équivalent CO2, l’impact est légèrement supérieur à celui du secteur des déchets (14 millions de tonnes).

904 000 m²

C’est la surface estimée du parc datacenter français. Il se compose de 577 500 m² de datacenters d’entreprise, 305 500 m² de colocation et 21 000 m² de MSP. Puissance installée : 1606 MW. Nombre d’équipements informatiques : 31 millions.
Ce parc est à l’origine d’environ 7 TWh de consommation d’électricité par an. On peut y ajouter, notamment, 21 930 tonnes de batteries.

1,2

Le PUE (Power Usage Effectiveness) moyen des datacenters de type hyperscale. Contre 1,55 en colocation et près de 2 en edge. Plus cet indicateur est proche de 1, meilleure est la performance énergétique.
À l’échelle de l’Europe des 28, la consommation d’un datacenter se répartit ainsi : 42 % pour les serveurs, 29 % pour la climatisation, 12 % pour le stockage, 11 % pour les onduleurs, 4 % pour le réseau (autres : 3 %).

Fixe vs mobile, laser vs jet d’encre…

69,6 millions

Le nombre estimé de smartphones en France. On peut y ajouter 9,7 millions de feature phones, 37,3 millions de téléphones fixes, 24,1 millions de tablettes, 58,9 millions de laptops et 32,3 millions de PC fixes.
En France, sur l’ensemble du parc de terminaux utilisateurs, les usages professionnels ont concentré environ 56 % de la consommation électrique en 2020.

2 KWh/an

La consommation moyenne d’une imprimante jet d’encre (6 KWh en version multifonction). À comparer aux 71 KWh d’une laser mono (79 en MFP) et aux 110 d’une laser couleur (92 en MFP).
Dans le même esprit, on peut comparer la consommation des réseaux mobiles (0,237 KWh/Go) et celle des réseaux fixes (0,0342 KWh/Go). Ou constater la croissance exponentielle avec l’agrandissement des tailles d’écran : 173 KWh/an pour un 30 pouces, 288 pour un 40, 428 pour un 50, 591 pour un 60, 777 pour un 70.

15 W

La consommation médiane estimée d’un ordinateur portable en fonctionnement à l’horizon 2035. Contre 22 W en 2017. La consommation en veille serait divisée par deux sur cette même période (de 1,8 à 0,9 W). Et celle des box internet, d’un peu plus d’un tiers (de 11 à 7,5 W en fonctionnement).

Numérique : un périmètre difficile à cerner

6 %

Le pourcentage de trafic de téléchargement que représentent les mises à jour logicielles. Cela va jusqu’à 10 % si on inclut les jeux vidéo.
Cisco estime qu’à l’échelle mondiale, le trafic lié au cloud gaming aura été multiplié par 9 entre 2017 et 2022 ; et par 12 pour la réalité virtuelle/augmentée.

16

Comme les types d’impacts environnementaux que prend en compte la méthode PEF 3.0 de la Commission européenne – et sur laquelle se sont appuyées l’ADEME et l’Arcep. Les facteurs de pondération les plus importants vont au changement climatique (21,06 %), à l’émission de particules fines (8,96 %), à l’utilisation de l’eau (8,51 %) et à l’épuisement des combustibles fossiles (8,32 %).

24 sur 25

Le nombre d’acteurs économiques interrogés qui citent, parmi les freins à un numérique plus responsable, la « complexité du périmètre numérique ». Suivent le manque de réglementations incitatives et de données (8 sur 25 pour chacun de ces items).
Ils sont aussi 24 sur 25 à mentionner, comme levier pour un numérique plus responsable, la formation et la sensibilisation sur les impacts environnementaux. Suivent l’intégration des critères environnementaux dans les stratégies économiques (22) et l’harmonisation des méthodologies de quantification (20).

Photo d’illustration © Piotr Krzeslak – Fotolia