Greenpeace: Nokia éco-responsable, Nintendo terroriste environnemental

Seulement quatre fabricants atteignent la « moyenne » au baromètre vert de Greenpeace. Nokia tire son épingle du jeu quand Lenovo et Nintendo frôlent le zéro absolu en matière de respect de l’environnement.

Toujours plus verts les industriels de l’informatique? L’organisation non-gouvernementale Greenpeace a édité son 15e baromètre de la « green attitude » fin mai. Elle pointe les progrès accomplis par certains industriels quand d’autres ne se préoccupent pas des atteintes portées à l’environnement. Les fabricants de téléphones ont vraisemblablement moins de mal à se mettre au pas que leurs collègues des ordinateurs.

Depuis 2006, l’ONG non violente, indépendante et internationale de protection de l’environnement publie un rapport sous forme de baromètre (sur 10 points) pour féliciter les plus « verts » des industriels et dénoncer les moins « éco-responsables ». Elle classe les entreprises selon 3 critères: l’élimination des substances dangereuses des produits; le recyclage des produits devenus obsolètes; et la réduction des conséquences de leur activité pour le climat.

Suppression de retardateurs de flammes chlorés et de trioxydes d’antimoine pour Nokia

La marque finlandaise de téléphones portables est la plus proche de la barre des 10/10, avec 7,5 points, indique l’ONG. Nokia a en effet « supprimé de ses nouveaux produits des substances chimiques nocives pour l’environnement et dangereuses pour la santé, précise Greenpeace, comme les composants bromés, les retardateurs de flammes chlorés et les trioxydes d’antimoine. »

En deuxième position, avec 6,9 points, on retrouve le fabricant nippo-suédois de téléphones mobiles Sony Ericsson, qui était à moins de 6 points il y a un an. Suivent d’autres fabricants de terminaux mobiles, dontt Motorola, qui se maintient légèrement au-dessus de la barre des 5 points (5,1*). Par contre, Samsung, au même niveau que Nokia il y a à peine un an est désormais sous la barre des 4 points (3,7).

Nintendo en bas du classement avec 1,8 point

Du côté des équipementiers informatiques, le bilan est bien moins vert. Lenovo (1,9), fabricant chinois d’ordinateurs, était à 8 points sur le baromètre Greenpeace en mars 2007, devant Nokia. Il est désormais bon avant-dernier aux côtés de Nintendo (1,8), qui stagne depuis plusieurs années entre 0 et 2 points. Pas pire, mais pas très reluisant non plus du côté de Toshiba (3,5), Microsoft (3,3) qui au moins n’est plus dernier, et le groupe d’équipements informatiques japonais Fujitsu, qui dépassent les deux points.

Pour ne pas avoir respecté leur engagement visant à éliminer progressivement le PVC et autres composants bromés de leur chaîne d’approvisionnement, Toshiba et Samsung accusent « deux impressionnantes dégringolades », respectivement de la 3e à la 14e position et de la 7e à la 13e place.

Pétition contre Dell

Avec 4,3, Dell passe de la 14e à la 10e place. Si les progrès du constructeur texan sont louables, la fime reste dans le collimateur de Greenpeace qui lui reproche de ne pas avoir tenu ses engagements à éliminer les substances plastiques PVC et les retardateurs de flamme bromés (RFB) dans tous ses produits. Une attitude qui a poussé l’organisation écologique à lancer une pétition invitant Michael Dell à tenir ses engagements pris en… 2006.

Ce baromètre donne la température de l’éco-responsabilité des industriels. Sur deux ans, Apple a ainsi gagné deux points. La firme de Steve Jobs est aujourd’hui notée 4,9 points, presque la moyenne. Un iPad écolo? Si si, c’est possible.

* les données publiées le sont sur un baromètre de 10 points. Les entreprises vertes cumulent un maximum de points.

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