Grenelle des antennes relais : discussions à Paris, actions en province

Alors qu’opérateurs, pouvoirs publics et associations de riverains débatent sur la nocivité des antennes relais dans le cadre du Grenelle de ondes, certaines municipalités s’opposent aux antennes au nom du principe de précaution.

Le « Grenelle des ondes » est entré dans le vif en tenant sa première « vraie » réunion de travail hier, mercredi 6 mais, après une première rencontre visant à définir le calendrier des discussions. Le débat autour de la nocivité des antennes-relais est au cœur de la problématique. Si l’Etat doit définir des règles claires sur l’établissement des antennes des opérateurs de télécommunications, nombre de maires de villes et communes font aujourd’hui entendre leur voix.

Au fil des semaines, on entend une divergence entre les vœux de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et les opérateurs d’une part, et certains maires confrontés à une situation de fait et à des antennes implantées dans des lieux jugés critiques, d’autre part. Le Grenelle des ondes vise à identifier les mesures à prendre pour répondre aux inquiétudes de la population sur l’impact des ondes sur la santé. Une volonté affichée par le gouvernement de clarifier le débat.

Des demi-mesures aux yeux des maires qui préfèrent trancher sur la base du principe de précaution . C’est notamment le cas de Jacques Kabral, le maire de Château-Thierry dans l’Aisne qui a décidé de fermer pour au moins 48 heures une école située, selon lui, bien trop près d’un pylône intégrant une antenne-relais de l’opérateur Orange.

L’autorisation d’exploitation avait été délivrée pour une distance de 98 mètres par rapport à l’école. Mais elle se situerait en définitive à68 mètres de l’établissement scolaire. D’où le choix de la municipalité de convoquer une réunion sur le sujet… loin du Grenelle et de Paris.

Autre cas, celui de résidents d’un immeuble HLM de Pertuis (Vaucluse), souhaitant faire entendre leur voix. Dans les colonnes du journal La Provence(édition Cavaillon), les habitants expliquent avoir depuis 10 ans pas moins de 15 antennes-relais sur le toit de leur immeuble. Après avoir alerté le ministère ainsi que le médias, le bailleur a estimé qu’il ne reconduirait pas le contrat des opérateurs et « demanderait le retrait des quinze antennes-relais« , selon les mots de la présidente de l’association de riverains.

Reste la question des éventuels démontages d’antennes. Si le gouvernement attend qu’unemagna carta soit établie entre opérateurs, riverains et municipalités, force est de constater que les décisions se prennent actuellement devant la Justice. Véritable sujet de préoccupation, le Grenelle des ondes risque bien de faire encore quelques vagues chez les opérateurs.