Grenoble: Schneider Electric s'investit dans un datacenter éco-énergétique

Le repreneur d’APC profite d’un projet d’implantation de l’hébergeur Business&Decision à Grenoble pour finaliser une nouvelle offre, réduisant de 30 % au moins la consommation électrique de ses onduleurs et systèmes de refroidissement

.A l’heure où les Etats-Unis commencent à pâtir d’une pénurie électrique, le datacenter éco-énergétique s’affiche comme une nécessité absolue. Business&Decision Interactive Eolas, la filiale hébergement de l’intégrateur de solutions e-business, GRC et intelligence économique Business&Decision, le confirme à son tour. Il veut se doter à Grenoble d’un centre de données de “prochaine génération”, tirant pleinement parti des nouvelles technologies Intel et Schneider Electric.

Le site retenu est le bâtiment, où Neyrpic testait autrefois ses turbines hydro-électriques. Une aubaine pour la municipalité, car sa reconversion en salle blanche lui évitera une démolition par trop onéreuse. Il profitera de la proximité des laboratoires de Schneider Electric. C’est un autre atout, car depuis l’acquisition d’APC et son rapprochement avec MGE UPS Systems, l’équipementier entend prendre la tête des systèmes d’alimentation éco-énergétiques. Stratégie, qu’il concrétisera à travers sa nouvelle division Critical Power and Cooling Services.

“Pour ce nouveau site, indique Gérald Dulac, directeur de Business&Decision Interactive Eolas, nous avons tenons à nous ouvrir à l’innovation. Nous voulons tirer parti des meilleures expertises mondiales en matière d’efficacité énergétique.” Schneider Electric a ainsi promis d’y mettre en oeuvre sa nouvelle approche en cinq points : fournir à tout instant la puissance juste nécessaire, diminuer de 70 % les pertes de rendement des onduleurs, positionner le système de refroidissement à la source de chaleur, séparer entièrement les parcours air chaud/air froid, et réduire les gaspillages et les erreurs humaines au moyen de logiciels de gestion de la capacité, compatibles avec les outils de pilotage de la virtualisation du marché.

“ Nos nouvelles approches, annonce Daniel Doimo, vice-président de la division Critical Power and Cooling Services, diminueront la facture électrique d’au moins 30 %.” C’est que ces nouveaux outils de gestion de la capacité iront jusqu’à éteindre automatiquement tout serveur inactif et éclairage inutile. Ils géreront aussi l’ouverture des stores en fonction de l’ensoleillement.

Intel, pour sa part, conseillera l’hébergeur dans la mise en oeuvre de ses nouveaux processeurs et architectures de serveurs. Depuis 2002, ceux-ci ont d’ailleurs déjà divisé par six la consommation électrique des serveurs tout en multipliant leur puissance de calcul. Grenoble ne sera bien sûr pas la seule vitrine du leader des semi-conducteurs dans le monde. “ Mais Intel, complète Jean-Marc Dubreuil, son président France, est convaincu que la France a une place à prendre dans l’industrie des data centers grâce au coût bas et prédictible de son électricité, son climat tempéré et la forte mobilisation des pouvoirs publics en faveur du développement durable.”

En sus, Business&Decision se promet également d’être à Grenoble dans une démarche d’amélioration continue et d’appliquer les référentiels d’exploitation les plus exigeants (Itil, CMM-I, Roue de Deming…). L’hébergeur, qui opère déjà un datacenter de 600 m2 à Philadelphie, pourrait installer à terme jusqu’à quinze mille serveurs sur les bords de l’Isère. Mais son nouveau site n’ouvrirait que début 2009.