Grève en vue chez IBM France

Pour protester contre le projet de départ d’IBM du site de Sophia Antipolis, les syndicats appellent à la mobilisation et à une journée de grève mardi 17 janvier.

Les salariés d’IBM Sophia Antipolis lâcheront-ils leur souris demain, mardi 17 janvier ? Possible s’ils suivent les directives de la section de l’intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, SNA d’IBM France. Les syndicats appellent à une « première journée de grève » pour protester contre la volonté de la direction de quitter le site de la commune de Valbonne.

« Pour de maigres et sordides questions d’économie », estime notamment la CFDT sur son site, IBM cherche à regrouper ses salariés dans un seul site, celui de La Gaude, historique s’il en est puisque ouvert en 1962. Pour la petite histoire, IBM voulait en fait fermer son site de La Gaude et rapatrier son personnel sur Sophia Antipolis, site investi avec l’acquisition d’Ilog en 2008. Mais face à l’opposition des salariés, l’entreprise avait dû revoir ses plans… et tente aujourd’hui de faire l’inverse. À savoir fermer le site de Sophia au profit de celui de La Gaude.

Des millions d’euros d’aides

Mais les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. D’une part à cause du temps de transport que cela impliquerait pour les salariés de Sophia (argument qui avait pesé dans le cas de La Gaude) et, d’autre part, le syndicat rappelle qu’IBM a touché des aides d’État « sur le dos [des salariés] » de 13 et 11 millions d’euros respectivement en 2010 et 2011 dans le cadre du crédit impôt recherche. Alors que la fermeture du site de Sophia-Antipolis limiteraient les économies à 400 000 euros par an. De plus, selon les syndicats, il n’est prévu aucune extension des 35 000 m2 du site de La Gaude alors que celui de Sophia Antipolis s’étend sur 10 000 m2. Au risque d’avoir à se serrer un peu. « Tous  les salariés d’IBM sont dorénavant  traités comme de vulgaires PC entassés au rebut », résume l’intersyndicale.

« Les 90 salariés ex-Ilog ne veulent pas ce transfert, qui présente les mêmes pénalisations pour eux, en termes de dégradation des conditions de travail et de sur-stress, justifie le syndicat. S’y ajoutent des conséquences lourdes au plan professionnel, car c’est juste l’époque où doivent être achevées des “releases” (mises à jour) importantes de logiciels clients. » Outre les syndicats, IBM risque également de subir les foudres des élus locaux qui verront d’un mauvais œil ce départ.

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Mise à jour (17h00) : l’intersyndicale nous signale qu’il s’agit d’une initiative coordonnée entre l’ensemble des syndicats et pas seulement la CFDT comme nous le laissions précédemment entendre dans l’article.