Grève : les salariés du secteur informatique étaient dans la rue

Les annonces successives de plans sociaux ont considérablement dégradé le climat au sein de ces entreprises

La chose est assez rare pour être signalé. Les employés, notamment les cadres d’IBM et de HP-EDS ont eux aussi décidé de battre le pavé pour montrer leur mécontentement. Une première.

Suite à un appel unitaire des centrales syndicales, de nombreux employés du secteur privé ont défilé dans les rues de Paris, Lyon, Toulouse, Nice ou Marseille pour dénoncer les solutions apportées par le gouvernement pour répondre à la crise. Au total selon la CGT, près de 2 millions de personnes ont répondu à l’appel.

Les syndicats du secteur informatique ont eux aussi profité de l’occasion pour appeler les salariés à battre le pavé.

La CFDT a notamment appelé les salariés d’HP-EDS et d’IBM à défiler. D’autres employés du secteur se sont également joints aux cortèges organisés partout en France. Des salariés de Devoteam, Atos, Alcatel-Space, Capgemini ou Schneider ont rejoint les manifestants.

Pour le monde de l’informatique, cette manifestation a constitué un épisode inédit. Et ce pour plusieurs raisons. Les employés, très peu habitués à ce mode de contestation, ont autant tenu à dénoncer la crise internationale, que les plans sociaux entrepris dans leurs groupes, souvent en bonne santé.

Suite au rachat d’EDS pour près de 14 milliards de dollars, le géant HP avait prévu le lancement d’un plan social d’envergure. Le vaste plan de restructuration touchant plus de 24.000 personnes annoncé par HP devait entraîner la suspension de près de 500 emplois dans les locaux français d’EDS.

Les salariés d’IBM sont eux aussi menacés par un plan social. Big Blue devrait supprimer un peu plus de 1.400 emplois au cours des prochains mois.

Les ingénieurs d’IBM et HP-EDS, concurrents sur le marché, ont défilé hier, ensemble. Un geste qui prouve à quel point le climat social s’est tendu chez les géants de l’informatique.