HackerOne : quand un initié détourne le bug bounty

Un employé de HackerOne aurait exploité à des fins personnelles des rapports de sécurité soumis via la plateforme de bug bounty par des hackers éthiques.

Les principes éthiques de divulgation de vulnérabilités écornés ?

HackerOne, référence mondiale du bug bounty, dit avoir récemment découvert qu’un de ses employés a accédé de manière illicite, puis détourné à des fins personnelles, des rapports de sécurité soumis par des chercheurs et hackers éthiques via son service.

L’individu aurait « divulgué de manière anonyme ces informations sur des vulnérabilités hors de la plateforme dans le but de réclamer des primes supplémentaires » aux organisations concernées par ces failles. L’initié « a accédé aux systèmes de HackerOne entre le 4 avril et le 23 juin 2022 », ont indiqué dans un relevé d’incident Chris Evans et Alex Rive, respectivement chief information security officer (CISO) et directeur de la technologie (CTO) de HackerOne.

Le 23 juin l’accès de l’acteur présumé de la menace au système d’information de l’entreprise a été bloqué et son ordinateur portable verrouillé à distance. Et ce en attendant les premières conclusions d’une enquête interne ouverte à la suite d’une plainte déposée par un client.

24 heures pour contenir l’incident, 7 jours pour prévenir tous les clients

« En moins de 24 heures [Ndlr : une fois l’incident découvert], nous avons travaillé rapidement pour contenir l’incident en identifiant l’employé de l’époque et en coupant l’accès aux données. Depuis, nous avons licencié l’employé et renforcé nos défenses pour éviter des situations similaires à l’avenir », ont déclaré les dirigeants de l’entreprise américaine.

Selon eux, les partenaires et clients de l’écosystème HackerOne supposés en contact avec l’initié ont été prévenus entre le 23 et le 30 juin. Quant à l’employé suspecté, il a été « officiellement licencié » ce même jour, après que son ordinateur a fait l’objet d’une analyse le 27 juin. Avant d’être empêché, toutefois, l’auteur prétendu de la menace a reçu à tort des primes de chasses aux bugs pour « quelques divulgations », selon la firme.

Le 1er juillet, finalement, l’ensemble des clients concernés ont été alertés, a précisé HackerOne. L’entreprise dirigée par Marten Mickos (CEO) pourrait porter l’affaire en justice.

HackerOne veut croire que l’incident est uniquement l’oeuvre d’un individu isolé et non un projet aux ramifications multiples.

(crédit photo @Hacker0x01)