Thierry Hamelin, NME : « la sécurité des solutions collaboratives est un problème »

thierry hamelin

Éditeur de Silicon.fr, NetMediaEurope publie une nouvelle étude réalisée auprès de plus de 300 décideurs européens sur les nouveaux outils collaboratifs et la productivité personnelle. Quelles sont les attentes des entreprises ? Vers quel type de technologies se tournent elles ? Les réponses de Thierry Hamelin, directeur des études de NetMediaEurope.

Silicon.fr : Le concept d’Intranet existe depuis plus de 20 ans. Les entreprises sont elles aujourd’hui satisfaites des outils à leur disposition ?

Thierry Hamelin : Si 71% des entreprises accordent une forte importance au travail collaboratif, il existe encore une nette marge de progression. Dans 4 organisations sur 10, la qualité des outils collaboratifs et de productivité personnelle est jugée décevante. Il faut dire que la manière de travailler est en pleine évolution et que la montée en puissance de la mobilité entraîne de nouveaux besoins.

Quels sont les freins à l’adoption de ces outils ? Le Cloud ou le mobile permettent ils d’accélérer les choses ?

T.H. : Le Cloud est clairement un levier. Trois entreprises sur 10 utilisent déjà des outils collaboratifs ou de productivité personnelle « as a service ». Dans les deux ans à venir, bon nombre d’organisations prévoient d’investir dans des solutions permettant de stocker et de partager des documents depuis Internet (49%) ou encore de virtualiser les postes de travail pour accéder à son bureau virtuel depuis n’importe quel device (44%). Quant à pouvoir utiliser les applications collaboratives depuis un terminal mobile, 41% des organisations considèrent que c’est l’un des principaux challenges à relever à court terme.

La notion de collaboration recouvre de nombreuses réalités (réunions, gestion de projets, stockage, partage, messagerie, ..). Concrètement, quelles sont les attentes des entreprises ?

T.H. : C’est pour le partage de documents que l’on constate le plus d’intentions d’équipement pour les deux ans à venir (52%), devant les outils  de worflow (43%) ou les solutions de gestion de projet (39%). Les Réseaux Sociaux d’Entreprise (RSE) ont surtout le vent en poupe dans les grandes organisations de plus de 1 000 employés, qui sont 43% à envisager de s’équiper d’une telle plate-forme.

Le BYOD ou le « BYOS » (pour software) entrainent-ils une consumérisation des outils ? Les collaborateurs imposent-ils leurs technologies à leur organisation ?

T.H. : Si certains employés sont tentés de choisir leurs solutions collaboratives, toutes les entreprises ne le voient pas de cet œil, en particulier dans les grandes organisations de plus de 1 000 employés. 45% d’entre elles considèrent que les problèmes de sécurité liés à l’utilisation d’outils collaboratifs, sans l’accord de préalable de l’informatique, est un problème de premier ordre.

Les géants du progiciel (Microsoft, IBM, etc…) sont désormais bousculés par de nombreuses jeunes pousses (Dropbox, Slack) ou des acteurs de l’internet (Facebook, Google). Selon vous, vers quelles solutions se tourneront majoritairement les entreprises ?

T.H. : C’est clairement l’interopérabilité entre les solutions collaboratives et de productivité personnelle qui représente un atout pour les fournisseurs. A ce jeu-là, les grands éditeurs  disposant d’une offre intégrée sont bien placés. Pour les challengers, à défaut d’un éventuel rachat, leur salut devrait venir de leur capacité à proposer une grande variété d’API leur permettant de s’interfacer avec le plus de solutions complémentaires possibles.

Téléchargez gratuitement l’étude : « Outils collaboratifs : les évolutions en cours »