Hauts débits via CPL: le SIPPEREC vise 1,5 million d’accès…

Le syndicat qui fédère 86 communes de la périphérie parisienne fait la promotion d’une solution alternative sous-estimée. Il vient de choisir son concessionnaire ou mandataire: Mecelec

Le SIPPEREC attribue la délégation de service public sur les courants porteurs en ligne à Mecelec, qui devient donc son mandataire.

C’est le « premier projet en France et au niveau mondial portant sur un déploiement d’une telle ampleur« . A terme, le projet concernera 86 communes sur la première couronne parisienne, soit un potentiel de 1,5 million de foyers. Le courant porteur en ligne (CPL) s’affirme progressivement comme une alternative mature pour apporter l’Internet à haut débit et le téléphone (Voix sur IP) via les prises du réseau électrique. « C’est aujourd’hui un concurrent direct de la technologie ADSL », constate un communiqué du syndicat intercommunal. On l’a compris, le principal avantage de cette solution, c’est son faible coût à l’installation et lors de l’exploitation. Pour rappel, cette technologie consiste à injecter, via un modem, un signal en hyperfréquences sur les lignes électriques basse tension [lire ci-après]. Cette technologie s’avère très compétitive pour un ensemble de services aux collectivités tels que la vidéosurveillance, le contrôle d’accès des bâtiments, la gestion technique des énergies… En effet, ces applications peinent à se développer actuellement du fait des coûts importants des réseaux télécoms qu’il faut construire pour les activer. « Le très faible coût d’installation des CPL rendra accessible ces nouveaux services au plus grand nombre« , affirme le SIPPEREC. En clair, on s’affranchit des contraintes opérationnelles de l’ADSL et de l’abonnement téléphonique. Et les travaux de génie civil sont réduits au minimum, voire totalement inexistants. Un long processus Le SIPPEREC a débuté son programme d’expérimentations en 2002, en partenariat avec EDF et plusieurs opérateurs de télécommunications. Il a ainsi validé cette technologie de boucle locale à hauts débits, notamment sur les communes de Courbevoie, Levallois-Perret, Nanterre et Rosny-sous-Bois, en partenariat avec les opérateurs télécoms, dont Hub Télécom (Aéroports de Paris). Particuliers et entreprises sont visés: environ 1.500 utilisateurs ont pu tester ce service. Par ailleurs, une expérimentation, menée avec la commune de Villeneuve-la-Garenne, est en cours afin de tester la mise en ?uvre d’un système de vidéosurveillance. Les missions du concessionnaire Ce 30 mars, le comité du SIPPEREC a fait son choix: il a retenu la société Mecelec, pour une concession de 15 ans. Ce mandataire a pour mission de construire un réseau d’accès télécoms sur le réseau électrique de distribution dont les collectivités sont propriétaires et notamment : – la constitution du réseau CPL par l’installation des équipements CPL dans les postes de transformation et les colonnes montantes des immeubles: 7.714 transformateurs à équiper, pour 130.000 immeubles! – l’exploitation du réseau télécoms ainsi constitué, – la commercialisation de cette capacité de transport auprès des fournisseurs de service (voix sur IP et/ou Internet haut débit, services aux collectivités). A partir de fin 2006, le déploiement total s’étalera sur 5 ans: – sélection des fournisseurs de la technologie CPL – conquête d’un noyau dur de clients-usagers – sélection de l’ensemble des autres partenaires – début du déploiement en 2007 – fin du déploiement: au plus tard en 2011. « Cette offre pourrait être élargie à de nouveaux services liés à la distribution électrique« , observe le SIPPEREC. « Avec l’ouverture du marché de l’électricité, de nouveaux besoins apparaissent en matière de services. Les CPL devraient aussi permettre d’améliorer la gestion et la sécurité du réseau basse tension« . Une solution alternative enfin mûre

Pour rappel, la technologie CPL consiste à injecter, via un modem, un signal en hyperfréquences sur le réseau électrique basse tension d’un bâtiment ou d’un campus. Il suffit ensuite de quelques répéteurs à intervalles réguliers pour maintenir le signal et garantir des débits de plus de 2 Mbits/s. Et derrière chaque prise électrique, il suffit de brancher un boitier modem CPL/Ethernet. En amont de l’installation du local technique, l’accès à Internet peut être fourni via une ligne téléphonique classique, une fibre optique ou une liaison radio/hertzienne du type WiMAX (réseau de « collecte ») -donc en s’affranchissant de la boucle locale de France Télécom. De nombreuses entreprises développent les équipements nécessaires (Corinex, Intellon, Main.net, Mitsubishi, Schneider, Sumitomo ?). Comme le prouvent des réalisations par Hub Télécom (Aéroports de Paris), par exemple au MIN de Rungis, les performances sont au rendez-vous ainsi que les gains financiers. « De grands acteurs comme Google et IBM ont en 2005 décidé d’investir dans cette technologie« , constate le SIPPEREC.