Hollywood interdit en Chine, rien de mieux pour favoriser le piratage

La MPAA accuse la Chine de bloquer les films américains, et donc de favoriser le piratage

Hollywood contre l’Empire Chinois. Ce qui aurait pu être le titre d’un film à grand spectacle est en réalité la révélation des difficultés que rencontrent les studios de cinéma américains pour envahir le marché chinois.

Le gouvernement chinois et China Film, l’organisation d’Etat qui importe et diffuse les films en Chine, limite à 20 le nombre de films américains dont la diffusion sur le territoire du Milieu est autorisée annuellement. Un nombre bien réduit qui en dit long sur l’aversion des autorités communistes face au cinéma impérialiste !

Mais selon la MPAA (Motion Picture Association of America), l’association qui réunit les studios d’Hollywood – et accessoirement poursuit les vilains internautes américains qui téléchargent des films ! – aucun film américain n’aurait été diffusé au cours de l’année, leur importation ayant été reportée, les sorties et reprises interdites, ou même, suprême affront pour la puissante industrie du cinéma, les films ignorés !

Il n’y a bien évidemment rien d’officiel, rien n’indique que les autorités chinoises n’exercent un blocus, aucune confirmation n’a été publiée. Mais pour la MPAA « Les indicateurs sont forts et confirment que notre information est correcte. »

Un monde sans cinéma hollywoodien, peut-on imaginer une telle chose ?

« Si de telles mesures ont été prises… cela représenterait un énorme pas en arrière dans les efforts de la Chine pour développer un fort et légitime marché du film et sa distribution« , a affirmé Dan Glickman, le président de la MPAA.

Hollywood oublie qu’elle ne dispose pas du monopole du cinéma – ni du bon cinéma d’ailleurs ! – et qu’il existe d’autres régions du globe où le cinéma est une industrie fleurissante et un marché qui lui échappe, Bollywood (Inde) par exemple.

En revanche, et au-delà du ridicule quota de 20 films auquel la MPAA s’oppose, l’association pointe avec justesse la dérive d’un tel embargo. Le cinéma américain est une industrie aux ambitions planétaires, tout comme sa médiatisation, et sa production n’échappe pas à cette mondialisation.

Inévitablement, interdire sa distribution favorise les dérives, et en particulier le piratage, une pratique industrielle occulte dans ce pays où les rares actions menées contre les contrefacteurs prennent des allures de traitements homéopathiques et localisés.

Si l’attitude dénoncée par la MPAA se prolonge, les visiteurs des prochains jeux olympiques de Pékin auront au moins la possibilité de visionner des films chinois dans les cinémas chinois, et d’acheter sous le manteau et à bas prix des DVD de films américains aux coins des rues qui n’auront pas été nettoyées par les autorités politiques et policières…