HP croit-il plus à l’Itanium qu’Intel et Microsoft ?…

Stuttgart – A quelques mois de l’introduction du futur Itanium – au nom de code Montecito- Hewlett Packard met à jour ses serveurs Integrity sous Itanium 2 et mène une véritable croisade afin de séduire les entreprises qui devraient migrer depuis les plates-formes Risc

La volonté de persuader est-elle si forte qu’elle en deviendrait suspecte?… HP a convié ce 17 janvier toute la presse européenne sur son site de Bofflingen (Stuttgart) afin de développer, à nouveau, son argumentation en faveur d’Itanium -au moment d’annoncer la mise à niveau de ses serveurs avec le processeur Itanium 2 d’Intel,  »

qui accroit les performances de 25%« . Il faut dire que le constructeur a misé gros: 3 milliards de dollars sur 3 ans. Et l’enjeu est de taille: récupérer le maximum du marché des serveurs et des stations de travail équipés de processeurs Risc depuis 15 ans. Car ce marché est convoité par les plus grands, à commencer par IBM avec sa force de frappe -le processeur Power et la possibilité de développer des ‘chipsets’ sur mesure. Et en France, outre Sun qui résiste bien, HP doit affronter un concurrent historique un peu vite oublié: Bull. Pour Hewlett Packard, désormais détaché de sa co-sanguinité avec l’Itanium d’Intel, il faut que le marché globalement adopte ce processeur 64 bits, ne serait-ce que pour faire chuter son prix… et accélérer ainsi les ventes des machines Integrity. L’objectif pour HP à fin 2005, est de réaliser 50% de ses ventes de serveurs professionnels avec des systèmes Itanium, et 70% à fin 2006. Une série de démentis Des informations disparates et déstabilisantes pour HP ont circulé ces derniers mois, laissant accroire un avenir incertain s’agissant du processeur 64 bits, sur lequel le constructeur parie depuis 7 ans! HP a démenti qu’il ait renoncé à développer ses propres ‘chipsets’ pour le processeur Itanium -une déduction que journalistes et analystes auraient faite un peu hâtivement suite à l’annonce de la cession, à Intel, de son équipe de développement de produits Intel (information de décembre dernier). HP a également rappelé que Microsoft n’a jamais abandonné son Windows pour Itanium 64bits (il y aurait eu confusion avec Windows XP et Windows EM 64bits, conçu pour fonctionner sur les processeurs Opteron d’AMD, lequel sera compatible avec l’adressage 64 bits à fin 2005 . « Windows 64bits a été introduit depuis avril 2003« , insiste Farhad Ghoreishi, responsable, à Grenoble de l’activité Serveurs Itanium. « Quantité d’applications ont été développées depuis, sur SAS, Oracle, SAP. Pourquoi Microsoft abandonnerait-il? C’est absurde!« . De même, HP dément que sa stratégie soit de verrouiller les clients sur une nouvelle plate-forme hardware -en prenant le relais de celle des processeurs Alpha héritée de Digital, par exemple: « Au contraire, en développant notre compilateur et le ‘profiler’, nous avons justement voulu nous conformer aux standards du marché: les systèmes Itanium supporte HP-Ux 11i, mais également Linux (RedHat et maintenant Suse Linux) et Windows 64bits« , souligne Rudi Schmickl, dg de la division ‘Stockage et serveurs’ de HP EMEA. Intel confirme l’Itanium ‘Montecito’ Invité à cette session, Intel en a profité pour confirmer l’introduction de la future version d’Itanium -au nom de code Montecito- « pour le deuxième semestre de 2005« . De type ‘dual core‘ (double coeur), le futur processeur 64bits verra ses performances multipliées par deux et disposera d’une capacité de mémoire cache de 24 Mo. Il a représenté un investissement de 9,5 milliards de dollars! Une vague d’annonces sur les serveurs Integrity, Itanium 2

Pour qui douterait encore de l’engagement de HP en faveur du processeur Itanium, voici quelques nouveautés accompagnant la mise à jour des serveurs Integrity sur l’ltanium 2 d’Intel: – la version 8.2 du système d’exploitation Open VMS est disponible, ainsi que Suse Linux ES 9 (conforme au noyau 2.6 de Linux, et capable de supporter 16 unités CPU); – les fonctions de virtualisation sous HP-UX 11i, découlant du partitionnement multi-OS (

Secure resource partitions) sont élargies avec Global Workload Manager; une facturation « pay per use » de Windows est annoncée comme « première mondiale« . – les fonctions de redémarrage après ‘crash’ sont étendues; – Metro Cluster et Continental Cluster permettent la sauvegarde des données à 250 km et 500 km de distance, respectivement -une gamme de serveurs ‘lame’ sur processeurs Itanium est prévue. Par ailleurs, à l’attention des développeurs et éditeurs, HP propose pour 2.500 euros une configuration mono-processeur Itanium 2 comprenant tout ou presque: compilateur, ‘profiler’ et bibliothèque de routines, 2 Go de RAM, 2×36 Go sur disque…