HP se veut incontournable dans le paysage Linux

Profitant de son passage à Paris, à l’occasion du Salon Linux, Martin Fink, vice-président Linux d’HP, a redit ses convictions

Dans un français qui sonne bon son Québec d’origine, Martin Fink, vice-président Linux de Hewlett Packard, nous fait part de la vision de sa société sur le marché Linux.

Avec un chiffre d’affaires proche des 2,5 milliards de dollars en 2003, Linux n’est pas qu’un aspect des activités d’HP, mais bien plutôt une division stratégique. Cependant, le constructeur entend maintenir sa politique multi plates-formes. D’autant qu’il en est chez HP comme chez IBM: l’activité Linux progresse mais moins rapidement que l’activité Unix ! Paradoxe ou stratégie ? HP-UX génère des profits que le constructeur entend ne pas perdre, d’autant moins que ce marché est caractérisé par une grande fidélisation des clients. Dans ces conditions, Linux est à la fois un argument commercial, un produit à la mode qu’il faut avoir à son catalogue, mais surtout une arme pour ‘casser’ du Sun… Pardon, « accompagner la migration de Solaris vers Linux« . Par son discours, Martin Fink relativise sans doute inconsciemment la réalité d’un marché sur lequel se mesure le gouffre qui sépare une communauté des industriels du ‘hardware’. Car Linux, ce sont surtout des serveurs d’entrée à moyenne gamme, le marché historique de Sun. Il serait cependant réducteur de limiter l’approche du marché Linux à ce seul affrontement. Car l’investissement est considérable pour répondre aux attentes de ses clients. C’est la raison pour laquelle HP tente de se limiter à deux distributions Linux, Red Hat et SuSE, auxquelles s’ajoutent des spécificités locales, comme Asianux en Asie, et parfois historique, comme Mandrake en France. Martin Fink a donc fixé quatre objectifs à sa division : 1-entretenir des relations avec la communauté Linux; 2-s’engager à indemniser les clients en cas de victoire de SCO; 3-développer services et supports; et assurer la disponibilité de solutions d’entreprise; 4-créer un réseau de partenaires, capable à la fois d’accompagner le support et les démarches de certification. Quoiqu’il en soit, le patron de Linux chez HP demeure réaliste. En 2007, le marché Unix représentera 20 milliards de dollars, idem pour Windows Server. Quand à Linux, il ne devrait représenter ‘que’ 9 milliards dollars. Il n’en demeure pas moins qu’HP a été l’un des premiers à tenter la commercialisation de ‘DeskTop Linux’, des PC de bureau équipés Linux, un marché qui progresse: le constructeur vend environ 100.000 ‘desktop’ Linux par mois. Mais pour Martin Fink, l’avenir n’est pas aux postes bureautiques à la mode Office, mais aux clients légers avec des fonctionnalités réduites.