HPC : Nvidia s’offre Portland Group pour mieux défier Intel

Nvidia a réalisé l’acquisition de Portland Group (PGI), éditeur d’outils pour le HPC (calcul et parallélisation) et en particulier pour la plateforme CUDA.

Portland Group (PGI) est un acteur incontournable du HPC (High Performance Computing), des stations de travail aux super-calculateurs. Créée en 1989, la société propose des compilateurs, des débuggers et des outils de développement sur Fortran, C et C++.

Ces solutions tournent sur les plateformes Intel x86, AMD, ARM et IBM. Mais la société a également de fortes relations avec Nvidia et ses GPU (Graphics Processing Unit), en particulier sur la technologie CUDA, sur laquelle elle a déployé les langages Fortran et C/C++.

PGI est également connu pour son implication dans OpenACC, un standard de traitement parallèle co-développé avec Nvidia et Cray. Ce protocole permet d’exécuter des applications en parallèle sur des systèmes CPU/GPU hétérogènes. Le développeur envoie alors ses directives au compilateur, qui se charge d’optimiser l’application pour les environnements GPU optimisés.

Les ambitions de Nvidia dans le HPC

L’acquisition de PGI par Nvidia, pour un montant qui n’a pas été révélé, vient confirmer les ambitions du géant des processeurs graphiques dans le HPC, sur lequel il positionne ses GPU (composants graphiques) en accélérateurs des calculs et opérations fortement parallélisées.

Avec un certain succès puisque 2 super-calculateurs à base de GPU Nvidia figurent aujourd’hui au Top 10 du HPC. Aux côtés de 4 super-calculateurs HPC équipés Intel Xeon (dont le n°1, le Tianhe-2 chinois), et 1 HPC AMD Opteron qui occupe la seconde place. C’est par ailleurs le phénomène Nvidia GPU qui a poussé Intel à relancer sa gamme de co-processeurs, avec le Xeon Phi.

Notre commentaire

L’acquisition de PGI est doublement importante pour Nvidia. D’abord parce qu’elle renforce la position du spécialiste des GPU sur un marché des ‘super-ordinateurs’, dont le segment du HPC est le plus emblématique, qui ne cesse de progresser. Longtemps réservées aux scientifiques, les plateformes de HPC intègrent désormais les outils de l’industrie, qu’il s’agisse de substituer la simulation au maquettage, ou de réaliser des analyses en temps réel. L’objectif des acteurs de ce marché pour les prochaines années est de démocratiser le HPC et de le rendre accessible à toutes les organisations, en particulier les PME.

La seconde motivation qui rend l’acquisition de PGI stratégique est que le HPC, et tout ce qui touche au calcul en général, demeure un domaine de programmation. Même si la tendance, imposée par le marché, est à évoluer vers des solutions clé en main aux algorithmes prédéfinis, le calcul piloté par des ingénieurs qui saisissent eux mêmes leurs lignes de code restera longtemps de mise. Avec l’acquisition de PGI, Nvidia adopte et conserve le contrôle des outils, langages, compilateurs, débuggers, etc., éléments incontournables de la boite à outils de l’ingénieur et du développeur HPC. Il se met également à l’abri de l’ogre Intel qui développe également ses propres outils pour favoriser le déploiement de ses solutions logicielles qui accompagnent ses plateformes de HPC…


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