HPC: Quinta et le Cern témoignent d’applications « accessibles »

Le concept du High Performance Computing (HPC) passe-t-il mal? Ces machines de course en architecture X-86 multi-coeurs devraient plus intéresser certains métiers du ‘mid-market’ -affirment HP et Intel. Et de faire témoigner…

Grenoble.- La région Rhône-Alpes demeure un fief pour HP. Ici a été notamment installé un site de référence pour son offre de catégorie « HPC » (High performance computing), véritables ‘Formules 1’ à architecture X86 qui rivalisent avec les premiers supercalculateurs d’entrée de gamme.
Pour cette offre, Grenoble est devenu le siège EMEA de HP. Ce 14 avril, ses portes étaient ouvertes à la presse européenne et à de solides clients témoins – sans oublier Intel, l’un de ses partenaires clés en la matière.

Première affirmation : le HPC ne doit plus être réservé aux très grands comptes mais doit séduire de plus en plus d’entreprises du « middle-market ». Et même des PME qui ne s’en doutent pas… affirme Xavier Poisson, directeur commercial EMEA ‘Cloud Computing et HPC’ chez HP.  «Le HPC apporte de la valeur à tous les secteurs d’activités, et verticalise tous les marchés, en permettant à la fois d’accélérer l’innovation, de réduire les risques humains (grâce à la simulation), et de réduire les coûts », explique-t-il.

Pour Intel, Stephan Gillich, directeur de l’activité ‘HPC’ d’Intel pour la zone EMEA, constate: «Les entreprises n’ont pas utilisé le HPC jusque là parce qu’elles n’en ont pas encore vu les avantages. Ou parce qu’elles pensaient que les solutions HPC étaient trop compliquées à mettre en œuvre ».
Intel met en avant les solutions « HPC intelligent » de sa gamme de processeurs Xeon, telles que Turbo Boost, où certains processeurs ajustent leur fréquence pour fournir plus de puissance en fonction de l’application.

Quand le cinema a besoin de teraflops…
Pour ce qui concerne les solutions déployées à ce jour et validées auparavant au centre de Grenoble, les plus représentatives parmi celles qui ont été présentées cette semaine concernent deux secteurs économiques bien différents : l’origine de la matière… et les effets spéciaux 3D au cinéma.

Ainsi, la société Quinta, spécialiste français du traitement post-production de l’image et du son pour le cinéma, était confrontée au double challenge de la multiplication des environnements  à traiter (formats, logiciels de traitement d’image, réseaux pour la diffusion, supports) et des impératifs de réduction de coûts. Plus d’effets spéciaux demandent plus de puissance de calcul au niveau des serveurs (et induisent plus de coûts énergétiques)… On s’en doutait.
Par ailleurs, la généralisation du 3D impose l’utilisation de nouvelles contraintes de capacités de mémoire. En parallèle, les réductions de budgets imposent une maîtrise accrue des coûts de post-production. Le tout devant tenir sur des surfaces de plus en plus optimisées, vu le prix du m2 en région parisienne…L’équation ne pouvait se résoudre que par un gap technologique.
Quinta a pu bénéficier d’une offre de « benchmarking permanent » de la part d’HP, en utilisant justement les ressources de Grenoble. En optant pour une solution de 225 serveurs SL2x170z équipés de doubles processeurs Intel Xeon 5620, les performances ont été multipliées par 2, le nombre de racks divisé par 2, et les consommations en termes de refroidissement ont diminué de 30%…

Sur le projet Alice du CERN
Le CERN, avec son projet ALICE, était confronté au problème de la « salle machine saturée d’équipements », problème bien connu des responsables de production informatique.

CERN Alice avec HP et Intel
CERN Alice avec HP et Intel

Rappelons que le CERN est au niveau mondial le plus grand centre de recherche en matière de physique des particules. On y provoque des collisions de particules élémentaires afin d’étudier leur comportement et mieux connaître l’énergie fondamentale qui les gouverne. A raison de 1.000 collisions « dignes d’intérêt » par seconde, et de 150 Méga-octets de données par collision, on imagine aisément la nécessité d’optimiser le traitement « à la volée » de ces données, et d’optimiser également leur stockage.
Grâce là aussi à des validations au centre d’essais d’HP, le CERN a pu confirmer un choix d’équipement basé sur des HPC 7000, BL2x220c G6 (des blades ou lames avec processeurs Intel E5540), améliorant d’un facteur 3 à 4 les performances de traitement… et divisant par trois le nombre de racks nécessaires (notre photo).

Un centre de ressources pour quelle cibles potentielles?
Le CERN et Quinta sont, sans doute, des exemples « extrêmes » par leurs dimensions… HP et Intel veulent séduire les très nombreuses PME pour lesquelles des ressources informatiques de cette gamme devraient constituer de véritables levier de croissance. En commençant par les voisins immédiats : les deux leaders offrent d’ores et déjà aux sociétés du Pôle de compétitivité grenoblois Minalogic et de la filière logicielle Grilog des conditions particulières d’accès aux ressources de ce centre situé à Eybens (38).

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La coopération entre HP et Intel sur l’offre HPC

En matière de HPC, Intel met en avant les solutions dites « HPC intelligent » autour de sa gamme de processeurs Xeon. CItons notamment Turbo Boost: cette technique permet, sur certains processeurs, d’ajuster leur fréquence, ce qui a pour résultat d’ajouter de la puissance en fonction des pics atteints par  l’application, le cas échéant. Dans cet environnement, Intel propose des boîtes à outils de développement logiciel, selon plusieurs niveaux:  «essential», «advanced», et «distributed».

De son côté, HP confirme qu’il concentre ses efforts de R&D sur les technologies dites du « memristor« ; c’est un néologisme désignant la combinaison entre « mémoires » et « transistors ». Ces techniques renvoient notamment aux solutions de remplacement pour les mémoires flash, voire les SSD (solid state disks), les mémoires DRAM et les disques durs. Elles apportent un temps de rétention bien supérieur à ces supports, et des performances également supérieures.
Autre priorité de R&D chez HP dans le domaine des HPC: les bus photoniques, destinés à une interconnexion à très, très hauts débits entre les systèmes -sur les circuits, sur les cartes-mères, etc.

Ici, à Grenoble, Jean-Jacques Braun, directeur du centre HPC de HP, a rappelé la triple vocation de celui-ci : -permettre le benchmarking des clusters et des systèmes,
-participer à l’ingénierie des solutions et au prototypage,
-servir de show-room.
La capacité du centre va être multipliée par 3 par rapport à sa création il y a 3 ans ; elle atteindra 6.000 processeurs dans quelques mois.
En termes de technologie, et pour supporter ses ambitions, cette entité de Grenoble s’est équipée des dernières solutions de son catalogue et de celui d’Intel .
Sur le marché du HPC, HP revendique la place de numéro-un mondial , bien que d’une courte tête : sa part de marché est de 31,7%, devant IBM (29,7 %), et devant Dell notamment.