Huawei et ZTE dénient les accusations de dumping de Bruxelles

Huawei et ZTE démentent avoir bénéficié d'aides illégales

Huawei et ZTE rejettent en bloc les accusations de dumping que lui prêterait l’Union européenne. Les ministres du Commerce s’interrogeront sur l’utilité s’appliquer des sanctions.

« Nous rejetons les allégations des médias selon lesquelles Huawei utilise des pratiques de dumping et a bénéficié de subventions publiques illégales », ont déclaré les représentants de Huawei par e-mail à Reuters. Même son de cloche du côté de ZTE qui « ne reçoit pas de subventions illégales ou cachées, pas plus qu’il ne fait de dumping sur les produits des marchés où [l’entreprise] opère ».

Les deux équipementiers chinois ont dénié en bloc les accusations de dumping portées à leur encontre par l’Union européenne, selon une information rapportée initialement par le Financial Times. Le quotidien britannique ajoutait que Bruxelles pourrait envisager des sanctions sur les frais de douanes envers les deux entreprises chinoises. Bénéficiant d’aides illégitimes, celles-ci auraient tiré les prix vers le bas mettant en difficulté économique les entreprises européennes (notamment).

Néanmoins, le porte-parole du commerce en Europe, Karel De Gucht, n’a pas confirmé les informations du journal économique. Et ni Huawei, ni ZTE disent avoir été contactés par les autorités européennes. La situation devrait s’éclaircir (ou pas) après la rencontre des ministres du Commerce des pays membres qui doit se tenir demain, jeudi 31 mai, à Bruxelles.

Une spirale négative

Si dumping il y a, les ministres réfléchiront probablement à deux fois avant d’initier des sanctions à l’encontre des groupes chinois. Car l’initiative pourrait se retourner contre les équipementiers européens, Ericsson, Nokia Siemens Networks et Alcatel-Lucent, qui opèrent de leurs côtés sur les marchés de l’Empire du Milieu. Et pourraient, à leur tour, rencontrer des difficultés à équiper les opérateurs locaux.

« L’Union européenne est confrontée au risque de déclencher une spirale négative, en ciblant les entreprises individuelles, a commenté, à Reuters, Ulf Pehrsson, responsable des relations gouvernementales et industrielles chez Ericsson. Ericsson est un fervent partisan du libre-échange et nous ne croyons pas à ce type de mesure unilatérale ». L’équipementier suédois a en effet beaucoup à y perdre. Sur le seul premier trimestre, son chiffre d’affaires issu de Chine et du Nord-est asiatique s’élève à 9,2 milliards de couronnes (environ 1,2 milliard de dollars). Autant que ce que rapportent ses activités en Europe.