Après le logiciel, les serveurs… Le réseau à la demande

A l’origine pensée pour les serveurs et le stockage des données, la virtualisation est en train de s’étendre aux applications réseau. Cette extension apporte des avantages réels aux entreprises prêtes à franchir le pas.

Les évolutions dans le secteur IT se conjuguent de plus en plus avec des services à la demande. Cela concerne ainsi les services de stockage et de serveurs à la demande. Mais, depuis plusieurs années, la tendance dans le secteur des réseaux est le Software Defined Network (SDN), une approche qui permet une mise en adéquation très rapide des besoins réseau avec les équipements.

Dans le sillon du SDN, la notion de réseau à la demande ou de « Network as-a-service » (NaaS) va croissante, notamment parmi les opérateurs de téléphonie mobile. Il s’agit dans ce cas d’adapter la connectivité en fonction des besoins.

Les clients entreprises peuvent ainsi gérer l’interconnexion de leurs différents sites, des datacenters et également de leurs clients à l’aide d’interfaces web et bénéficier d’un déploiement ultra-rapide.

  • Le SDN aujourd’hui

Selon le dernier rapport du cabinet IHS Markit, les déploiements effectifs de solutions SDN dans les datacenters ont été divisés par près de trois en un an. Après un emballement de la demande par les early adopters, les déploiements SDN tendent à converger vers un rythme de croisière. Et quid de la percée du SDN dans les entreprises et de l’adoption de cette technologie par les opérateurs télécom ? Chez ces derniers, parmi les 72 projets de déploiement étudiés par l’Idate en août dernier dans le cadre de son étude « SDN et NFV Market », 36% des opérateurs exploitent aujourd’hui les technologies de virtualisation du réseau de manière commerciale. Pour le reste, on parle soit de tests, soit de déploiements en cours.

De plus, les perspectives permettent de prendre le pouls de ce qui se profile en matière d’adoption des SDN. En effet, globalement, le marché du SDN devrait s’élever à près de 133 milliards de dollars dans le monde d’ici 2022. 

  • Au service des applications

Grâce à cette virtualisation, les DSI sont en mesure de se focaliser davantage sur l’expérience utilisateur, avec la certitude que la solution de connectivité s’adaptera automatiquement.

Si les interactions avec le réseau se multiplient avec le SDN d’un point de vue logiciel – car le réseau devient la variable d’adaptation aux besoins dans les approches NaaS -, les collaborateurs sont délestés de nombreuses tâches fastidieuses. C’est un des autres avantages de cette technologie.

De surcroît, le SDN arrive avec la promesse de faciliter le déploiement d’applications et de services sur le réseau. Un gage d’économies pour un système qu’on peut qualifier de « application centric ». Là où il fallait des mois, voire des années, pour déployer des services ou des applications, cela peut se faire désormais très rapidement. Stephane Grosjean, consultant datacenter EMEA au sein d’Extreme Networks, évoque des durées réduites à quelques minutes. De ce fait, le réseau se prête beaucoup plus simplement à des tests, sans gros investissements. L’entreprise peut alors converger rapidement vers un produit adapté à sa clientèle.

  • Interopérabilité

Le SDN embrasse toutes les solutions qui visent à rendre programmable le réseau. Initialement, cela se faisait avant tout avec OpenFlow, le protocole Open Source de l’ONF (Open Networking Foundation) assurant la communication entre le contrôleur SDN et les équipements. Si celui-ci est peut-être un peu passé de mode, à la faveur de nouveaux niveaux d’encapsulation, il a encore les faveurs de certains acteurs.

Le SDN de Colt est ainsi bâti sur Pacnet (du nom de la société acquise par Telstra en 2015), une solution également basée sur OpenFlow. Selon Carl Grivner, CEO de Colt (et ex-CEO de Pacnet), ce choix découle d’une volonté de rester « indépendant des constructeurs pour pouvoir s’interconnecter avec n’importe quels opérateurs via des API ».

D’autres protocoles ont les faveurs de certains fabricants de matériels réseaux, tels que VXLAN. Autour de ce dernier, on retrouve de nouveaux standards qui commencent à émerger et qui peuvent devenir de vrais protocoles répandus et interopérables chez différents constructeurs.

  • Provisioning

Après un an d’exploitation de son SDN On Demand (déployé en 2014), AT&T a observé une réduction des temps de cycle de provisionnement allant jusqu’à 95%. Les facilités procurées en la matière par le SDN constituent un des autres éléments clefs des réseaux virtualisés.

Par sa nature, le SDN permet d’effectuer le provisoning des équipements simplement et rapidement. Auparavant, il était souvent nécessaire de sur-dimensionner le réseau en vue de répondre à la demande future. Difficile de trouver l’adéquation parfaite, d’où un sur-provisionnement de l’équipement, se traduisant par des surcoûts et des délais accrus.

Les offres On Demand répondent parfaitement à cette problématique. C’est le cas du Ethernet on Demand de Colt. Une offre qui permet aux entreprises d’ajuster leur bande passante depuis un simple portail web.