Connectivité en entreprise : évaluer et anticiper les besoins pour mieux maîtriser la tendance « As-a-Service »

Dans la grande majorité des entreprises, les besoins en connectivité vont croître. La digitalisation des activités implique une grande réactivité, qui appelle la mise à disposition d’un catalogue de services à la demande. Ce qui pose la question de l’évaluation et de l’anticipation des besoins.

C’est un constat dans un monde numérique : les besoins en connectivité des entreprises évoluent au quotidien. L’augmentation des flux de données, la prolifération d’images et de vidéos en haute définition, l’avènement du big data et des objets connectés, la mise en œuvre d’applications supportant la numérisation des métiers mais également l’extension d’applications collaboratives de communication unifiée intégrant le ‘conferencing’…tout concourt à une augmentation constante des ressources télécoms et à une connectivité permanente à réguler de manière automatique.

Ce n’est pas une fatalité : c’est un levier pour développer l’activité.

En raison de ces développements et de changements de périmètre (ouverture d’agences, fusions/acquisitions…), les PME comme les grandes entreprises sont amenées à faire évoluer leur infrastructure IT, comme la connexion entre établissements ou entre le siège et le ou les datacentres principaux. Le tout dans un contexte de plus en plus orienté services Cloud pour la productivité et le business.

Anticiper pour proposer un catalogue de services

De manière régulière ou ponctuelle, les besoins télécoms évoluent souvent à la hausse mais parfois aussi à la baisse. Comment y répondre à ce « yoyo » dans la gestion des capacités de bande passante ? L’enjeu tourne autour du suivi de l’évolution des connexions existantes, de leur qualité de service avec la montée en haut débit et de leur coût.

Mais il faut également se montrer de plus en plus flexible et réactif. L’entreprise digitale ne doit plus se retrouver sous la pression des demandes d’utilisateurs en attente : elle doit être en mesure d’anticiper et de proposer un catalogue de services à la demande. Ce qui permet à tous aussi de prendre des responsabilités sur le suivi des coûts. Un vrai défi en interne !

La bonne pratique (à l’instar du modèle ITIL pour les meilleures pratiques de gestion des systèmes d’information) vise donc à recenser tous les besoins récurrents mais également ceux qui apparaissent comme ponctuels. C’est le cas des pics d’activité de tels ou tels services de l’entreprise sur certains sites, à certaines périodes récurrentes de l’année (les soldes ou les clôtures d’exercice ou tout événement programmé par exemple).

Sur le volet télécoms, il faut superviser évidemment la téléphonie (aujourd’hui sur IP via un autocommutateur IPBX ou via un logiciel de voix sur IP du type Skype Professionnel), la messagerie, les transferts de données, incluant les back-up distants, l’archivage, etc.  L’orchestration des réseaux devient cruciale entre l’accès Internet (Web, messagerie…) et les liaisons en point à point établies entre plusieurs sites distants et/ou vers un ou plusieurs datacentres (y compris des relais vers d’autres opérateurs à l’international).

Plus récemment, l’essor du Cloud public (Amazon Web Services, Microsoft Azure ou des offres de proximité) requiert également un calibrage des accès et l’installation de services d’interconnexion sécurisés, que l’on peut confier à des opérateurs ayant développé des prestations ad hoc.

Liens agrégés et/ou lignes spécialisées

Pour la qualité de service, il convient d’en fixer le niveau (les opérateurs en proposent 5 à 6) pour une garantie de bande passante constante, qu’il faut pouvoir calibrer évidemment en fonction du nombre d’adresses IP correspondant au nombre d’équipements et d’utilisateurs et du taux d’appels simultanés.

Les canaux de connexion (ADSL, satellite…) doivent aussi être pris en compte, en tenant compte du taux de contention – c’est-à-dire le ratio de partage de la bande passante entre abonnés – annoncé par le fournisseur d’accès Internet (surtout si les débits, non symétriques, ne sont pas garantis…).

A l’opposé en termes de qualité, l’entreprise peut choisir de louer des lignes spécialisées (dédiées et permanentes), dont le coût est élevé, selon les services demandés.

Une option sérieuse qui reste justifiée pour certaines activités à flux tendus (banque, finance, industrie,  plateformes e-commerce, etc.).

Elle est nécessaire pour des services verticaux spécifiques,  comme le secteur de la Bourse (nécessitant des temps de réponse en millisecondes) ou la sécurité (pour les métiers liés la protection civile, à la défense du territoire) ou encore, plus récemment sur les « smart cities » ou « villes intelligentes » (avec des connexions multi-usages, mêlant liaisons fixes et mobiles).

A travers l’analyse des besoins, il est important de se s’accorder sur les débits (le niveau de bande passante) mais aussi sur la qualité de service (QoS) en prenant en compte la garantie du temps de rétablissement en heures (GTR) et la continuité de service (accès de secours avec basculement automatique, maintien du fonctionnement en mode dégradé ou non sur un laps de temps contractuellement fixé, etc.).

Le service le plus couramment proposé par les opérateurs reste l’exploitation du MPLS (multiprotocol label switching) permettant de paramétrer une priorisation voix-données avec des engagements de qualité de services (QoS) très élevées, qui repose également sur les temps de réponse, la latence et ses variations dans le temps (gigue). 

Parmi les besoins attendus figure la facilité d’évolution en vue d’une mise à l’échelle (« scalability ») qui s’alignent aux objectifs d’activité des entreprises.

Les réponses des opérateurs : facturation ajustée, offres « métiers » et suivi client à l’international

Les opérateurs répondent par des offres catalogue et sur mesure. Mais la tendance animée par les précurseurs consiste à proposer des services à la demande et facturés à la consommation.

Les services télécoms s’inscrivent parmi les prestations les plus souvent externalisées (managed services), mais les offres On Demand présentent l’avantage d’aller au-delà car elles se positionnent, comme le Cloud, sur la dimension « As–a-Service » que l’on peut facturer au mois, à la hausse comme à la baisse selon la consommation relevée.

Les concepts SDN (Software-Defined network) et NFV (Network Functions Virtualisation) ont ouvert la voie à des offres activables par l’entreprise, en quasi temps réel, à partir de portails sécurisés, qui présentent l’avantage d’être des guichets uniques.

C’est déjà le cas chez AT&T, Colt, bientôt Orange (annoncé pour fin 2017) pour la fourniture de liaisons Ethernet en points à points ou pour l’interconnexion avec des datacentres et l’accès à des « meet-me-rooms » ou salles de brassage vers des opérateurs à l’international, par exemple. 

Il s’y ajoute la connectivité vers les Clouds publics, comme AWS et Azure, avec des liaisons fibre optique dédiées, directement vers leurs points d’accès (POP).

Les liaisons MPLS sont toujours au catalogue mais elles tendent à être complétées et, en partie, remplacées par l’agrégation de liaisons Internet (SDL ou fibre optique) avec du « fail-over » (bascule automatique en cas d’incident) et la création de réseaux privés virtuels (VPN) pour la sécurité et le chiffrement.  Ces offres visent les sites distants, agences ou succursales.

A cet effet, les opérateurs proposent de remplacer les équipements classiques – modems, routeurs, pare-feu…- par des plateformes standards (serveurs x86 classiques, mais sécurisés, avec onduleurs, etc.) qui intègrent toutes les fonctions utiles sous forme de logiciels, et qui sont pilotables et paramétrables à distance.

Pour les besoins métiers particuliers, il existe également des offres de services spécifiques (comme le réseau PrizmNet de Colt pour les secteurs de la Bourse et de la finance, qui requièrent la conformité MiFid II) ou encore des solutions de réseaux sans fil intermédiaires (« backhaul ») pour les collectivités locales orientées « villes intelligentes » (« smart cities »).

Certaines offres alternatives – comme le satellite ou la 4G fixe – répondent à des situations particulières, comme la couverture de zones blanches de certains territoires dépeuplés.

En dehors du choix des accès technologiques, la plupart des entreprises ont également besoin d’accès à des relais à l’international au nom de leur développement et de leur croissance. Le critère de couverture proposée par l’opérateur et ses partenaires en Europe et sur les autres continents est donc essentiel afin d’assurer le suivi des activités des clients.