Trafic imprévisible sur les réseaux : les réponses du « On Demand »

L’afflux croissant des data IoT, la prolifération des données multimédia non structurées, ainsi que les pics d’accès liés à l’actualité, notamment sur les mobiles, posent question : comment gérer le caractère imprévisible du trafic sur les réseaux ? Quelles réponses apportent les services « On Demand » des opérateurs télécoms ?

En début d’année 2017, Cisco a livré des chiffres sur l’expansion du trafic sur les réseaux mobiles (étude Mobile VNI Forecast) d’ici à 2021. Avec 5,5 milliards d’utilisateurs en 2021, le trafic de données mobiles devrait s’accroitre de 587 exa-octets par an, c’est-à-dire 587 millions de téraoctets annuels supplémentaires.

En effet, les utilisateurs de mobiles consommeront davantage de vidéos : de 60% du trafic en 2016, elles pèseront 78% en 2021. Ainsi, le trafic de données mobiles pourrait être multiplié par 7 au niveau mondial, passant de 977 Mo mensuels par utilisateur en moyenne, à 5,7 Go, soit une croissance moyenne de plus de 40% par an.

Vers les hauts débits des mobiles

Nous pouvons en déduire que le débit des réseaux va nécessairement s’accroître, grâce à l’élargissement de la 4G et à l’arrivée de la future 5G. Le débit global moyen pourrait passer de 6,8 à 20,4 Mb/s, soit une croissance annuelle moyenne de 24%. Et selon Cisco, c’est l’Europe qui serait la mieux lotie avec un débit moyen annoncé de 28,5 Mb/s en 2021.

Le boom des objets connectés

Parallèlement, le nombre d’objets connectés et générant du trafic sur les réseaux va fortement s’élever. Selon le cabinet Gartner, à la fin 2017, on compte déjà 8,4 milliards d’objets connectés à Internet, et leur nombre va croitre de 31 % par an. Ils seront 20,4 milliards en 2020. Cisco prévoit une croissance de 26,3 milliards et Juniper Network évoque presque le double : 46 milliards, tandis que l’institut français Idate, en consolidant les chiffres des applications industrielles, parle plutôt de 80 milliards !

Face à cet afflux colossal de données, les opérateurs vont devoir s’accrocher… Il leur faudra jongler avec les pics de trafic (que ce soit dans les entreprises ou auprès des individus toujours plus dépendants de leur accès réseaux) qu’ils le fassent depuis leur PC (cf. les applications sur le Cloud) ou sur leur smartphone.

Un double défi pour les opérateurs

En conséquence, les opérateurs télécoms ont un double défi à relever : d’une part, celui de répondre aux pics de trafic liés aux événements imprévisibles et à l’actualité ; d’autre part, la possibilité proposée aux entreprises de piloter elles-mêmes leurs ressources réseaux et télécoms, grâce aux offres « On demand » qui tirent parti des technologies « Software Defined ».

« Il est clair que l’imprévisible exige une forte réactivité de notre part, nous opérateurs », constate Grégoire de La Crouée, responsable Marketing Produit « Network On Demand » chez Colt. « On peut imaginer des solutions reposant sur des triggers clients, ou systèmes déclencheurs, qui pourraient être activés automatiquement par l’opérateur en fonction de scénarios d’usage définis à l’avance ».

Effectivement, certains experts évoquent des systèmes compétents qui pourraient, à partir d’analyses prédictives et en temps quasi-réel, ajuster la bande passante avec une grande flexibilité.

Travailler sur la prévisibilité

« Certains pics d’activité (et donc de pics de trafic sur les réseaux) sont relativement prévisibles. Certains événements sont prédictibles si l’on suit scrupuleusement le calendrier. Il est connu de tous qu’il y a des pics sur certaines heures de la journée, certains jours de la semaine et certains jours de l’année. On peut ainsi parler d’une planification des évolutions des pics, avec une bande passante capable de passer presque instantanément de 1 à 10 gigabit/s, en fonction d’événements, dont beaucoup sont anticipables ».

Ainsi chez Colt : « Lorsque nous vendons des ressources à des chaines hôtelières, cela leur permet de proposer des services wifi : on sait qu’en fonction des événements (conférences, congrès, etc.) les pics de trafic peuvent être anticipés. Or, dans l’anticipation, il faut que nous soyons également capables de proposer une facturation des ressources au plus juste et en fonction des variations de consommation de la bande passante, le tout en offrant des solutions d’optimisation », ajoute Grégoire de La Crouée.

C’est précisément ici que les offres « On Demand » prennent toute leur ampleur. A partir d’un accès à un portail chez leur opérateur, les entreprises commencent à prendre elles-mêmes en main leurs besoins en bande passante ainsi que l’arbitrage, en temps réel, des liens économiquement les mieux appropriés avec un niveau de qualité assumé et choisi.

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