Le point sur les différents types de géolocalisation

Géolocalisation globale, indoor ou micro. Les moyens de suivre les personnes sont nombreux et exploitent de multiples technologies : de la 2G au WiFi, en passant par le Bluetooth LE et le NFC. Difficile donc de passer inaperçu. En particulier lorsque ces technologies sont utilisées de concert.

Les modules GPS intégrés dans les smartphones (et certaines tablettes) permettent aux utilisateurs de déterminer leur position avec précision. Du moins leur position horizontale, la hauteur dans un bâtiment n’étant pas prise en compte.

Mais comment faire l’inverse, c’est-à-dire géolocaliser une personne ? Il existe des techniques efficaces, mais qui nécessitent l’approbation de l’utilisateur. Et d’autres moins précises, mais ne laissant passer personne hors de leur champ de perception.

Nous allons nous pencher sur le cas classique d’un magasin, pour balayer toutes les technologies en présence. Notez qu’il sera possible d’exploiter les mêmes techniques dans d’autres secteurs : transport, logistique, sécurité des locaux, gestion d’espaces publics, etc.

WiFi : un grand classique

Avec le WiFi gratuit proposé par certaines enseignes, il est possible de trianguler la position des visiteurs. Et ce avec une précision proportionnelle au nombre de bornes WiFi installées.

Il n’est pas nécessaire pour l’utilisateur de se connecter à la borne d’un magasin pour être repéré et suivi. Le simple fait d’avoir le module WiFi de son smartphone allumé suffit à en détecter la proximité, car ce dernier signale sa présence à intervalles réguliers, ne serait-ce que lorsqu’il tente de détecter des points d’accès. Son adresse MAC sera alors connue. Un identifiant unique qui permettra de suivre le terminal au fur et à mesure de ses déplacements. Voire de déterminer la marque du smartphone, en utilisant les bases de données proposées par les fournisseurs de solutions de détection des terminaux mobiles.

Toutefois, pour relier le device avec certitude à une personne, il est nécessaire que cette dernière ait adhéré aux services mobiles du professionnel. L’adresse MAC du terminal sera alors corrélée à celle d’une personne connue.

Beacon : la technologie montante

Les beacons sont de petits capteurs qui détectent les terminaux mobiles par Bluetooth. En multipliant les beacons, il est possible de créer un maillage très fin de l’espace, et donc de géolocaliser les terminaux avec une grande précision. Il faut toutefois que les terminaux mobiles aient leur module Bluetooth en mode détectable. Ce qui n’est pas forcément toujours le cas.

Il est donc en général recommandé d’associer les beacons à des applications mobiles dédiées, qui vont garantir que le Bluetooth est ouvert pour permettre la géolocalisation. Laquelle pourra d’ailleurs être renforcée par des informations venant du GPS du smartphone, ou de la connexion WiFi en cours d’utilisation.

Les beacons sont des balises Bluetooth Low Energy très autonomes et économiques. En grand nombre, ils suivront l’utilisateur avec une précision redoutable. Presque équivalente à celle des communications courte distance comme le NFC. Leur portée en limitera toutefois souvent l’usage à la seule géolocalisation indoor.

2G, 3G, 4G : l’inattendu espion

S’il est bien un transmetteur que les utilisateurs ne coupent jamais sur leur smartphone, c’est le modem dédié aux appels. Certains opérateurs revendent ainsi des données anonymisées permettant de suivre une personne à la trace. Après avoir détecté un utilisateur en géolocalisation indoor, il sera donc possible de demander des informations sur son trajet à l’extérieur : lieu de départ, moyen de transport utilisé, passage dans d’autres magasins avant ou après, etc. Certes, la précision n’est pas très importante, mais les informations données par ce type de géolocalisation sont précieuses sur de longues distances. Et ce système fonctionnera aussi avec les dumb phones et les feature phones.

Notez que les opérateurs peuvent même livrer quelques informations précieuses sur le type de personne (CSP, âge, etc.), si ces dernières font partie de leurs abonnés. Bien entendu, les réseaux WiFi publics des opérateurs participent également à ce suivi des utilisateurs. Tout comme les bornes femtocells mises en place en collaboration avec les enseignes.

NFC, LiFi, etc. : les outsiders

D’autres techniques de géolocalisation existent. Le NFC ne nécessite aucune application sur le terminal mobile de l’utilisateur. Mais ce dernier devra volontairement mettre en contact son smartphone avec le capteur. À l’instar de certaines formes d’utilisation des beacons, nous adressons ici des besoins dits de micro-géolocalisation. Rayon par rayon, voire produit par produit.

Des solutions comme le LiFi pourraient également être mises à profit par la suite. Avec son rayon très étroit, le LiFi permet de viser le terminal, et donc d’en détecter la position avec précision.

Dernier outil, les applications elles-mêmes. En plus de permettre d’identifier les personnes passant à portée de balises WiFi ou Bluetooth LE, elles peuvent discrètement se signaler. Par exemple en envoyant des ultrasons qui seront captés par des microphones judicieusement placés. Une technique encore peu répandue.

Capteurs de présence et objets

Parfois, ce ne sont pas les personnes qui sont suivies, mais les objets eux-mêmes. L’exemple type est celui des étiquettes électroniques apposées aux vêtements. Il est possible de fixer une barrière, pour en faire des systèmes antivol. Mais également de les suivre à l’intérieur du magasin… et de retracer ainsi le parcours de celui ou celle ayant mis le vêtement dans son caddie.

Rappelons enfin qu’une technique imparable existe pour détecter des personnes, qu’elles aient sur elles leur smartphone ou pas : la détection de présence. Comme avec les systèmes d’alarme, des capteurs détectent toute personne passant le seuil d’une porte. Une méthode simple et efficace pour compter les entrées et sorties.

Nous sommes toutefois plus ici dans le secteur du geofencing que de la géolocalisation indoor proprement dite. Quoique, il est probable que les systèmes de vidéosurveillance des magasins finiront par tirer bénéfice du Machine Learning pour suivre les visiteurs du regard. Une technologie qui n’est pas tout à fait du domaine de la science-fiction. Ainsi, dans certains parkings, les caméras lisent déjà les plaques minéralogiques afin de détecter les fraudes.