Les nouveaux métiers du digital

Avec l’arrivée d’internet, de nombreux métiers ont disparu et d’autres sont nés. Sous l’impulsion du digital, les métiers de l’internet sont à leur tour chahutés et de nouvelles professions apparaissent.

Avec le digital, les métiers évoluent et de nouvelles professions apparaissent. Data scientist, Web analyst, Social media manager, Product manager, Growth hacker, Chief Digital Officer, ces nouveaux métiers dont les noms sont encore, souvent, à consonance anglo-saxonne, font peu à peu leur apparition dans les entreprises françaises. Focus sur les six nouveaux métiers les plus en vogue.

Chief Digital Officer ou Directeur de la stratégie digitale de l’entreprise. Jeune, ce métier s’impose peu à peu dans les grandes entreprises. AccorHotels, Club Med, Pernod Ricard, L’Oréal, Ferrero, etc. toutes ont récemment nommé un directeur de la stratégie digitale. Son rôle : accompagner l’entreprise dans sa digitalisation, l’aider à repenser son business à l’aune des modèles économiques disruptifs et diffuser la culture numérique à tous les niveaux de l’entreprise. Mais si sur le papier la fonction est plutôt séduisante, selon Christophe de Bueil, directeur de l’activité dédiée aux métiers du digital au sein du cabinet de recrutement Robert Half, de nombreux CDO confient être déçus par un rôle opérationnel trop restreint. « À la tête d’une équipe très réduite, ils se bornent bien souvent à évangéliser les collaborateurs dispersés dans le monde entier à la culture numérique, mais restent très peu décisionnaires dans les projets », constate Christophe de Bueil.

Autres métiers très en vogue : le Data scientist et le Web analyst. Issu du métier de Data miner des années 80, le Data scientist a pour mission d’analyser toutes les données quelles que soient leurs formes et leurs provenances : texte, photo, vidéo, son, web, bases de données, open data, mail, etc. De toute cette masse de données, il doit en extraire une information prédictive c’est-à-dire les tendances sur un secteur d’activité, les évolutions d’un marché, les attentes d’un profil de population, ou encore les évolutions économiques. Mathématicien et statisticien de formation, le Data scientist doit posséder une bonne connaissance des métiers afin de sélectionner des données pertinentes pour en tirer une information originale et utile au secteur d’activité. Le Web analyst a quant à lui pour mission d’analyser tout ce qui se passe sur le site internet de l’entreprise. Qui vient ? Pour quelles actions ? Via quel parcours ? Ainsi il doit analyser les résultats de l’audience web et mobile en définissant des indicateurs clés en fonction de la stratégie de l’entreprise. « Il doit non seulement analyser tout ce qui se passe sur le site internet ou l’application mobile, comprendre les actions des utilisateurs, mais aussi faire des préconisations pour optimiser les canaux. Il est également en charge de l’analyse de la performance des campagnes média, » précise Christophe de Bueil.

D’autres métiers ont le vent en poupe : le Product manager et le Social media manager. Proche du Chef de projet, le Product manager, ou Chef de produit, a pour mission de diriger une équipe chargée de développer un produit. Son rôle ? Être l’interface entre les équipes de développement et le métier afin de déployer, selon la méthode agile, un produit mis très rapidement sur le marché. « Le Product manager priorise les projets, source les développeurs et fluidifie le process entre l’équipe de développement et le métier afin de délivrer le plus rapidement possible un nouveau produit », explique Christophe de Bueil. Le Social media manager est, quant à lui, une évolution du métier de Community manager. Tout comme lui, il doit s’assurer de la bonne image de l’entreprise véhiculée sur tous les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, YouTube, LinkedIn, etc. Mais là où le Community manager avait un rôle de producteur de contenus, le Social media manager s’inscrit davantage dans une réflexion stratégique de l’utilisation des réseaux sociaux. Comment être présent sur ces réseaux ? Pour quelles actions ? Quel canal privilégier ? Comment assurer la cohérence de la présence sur les réseaux sociaux dans un groupe multimarque et international ? Une fonction qui nécessite d’avoir des profils plus seniors que ceux du Community manager.

Et enfin le Growth hacker. À la frontière du marketing et du développement, le Growth hacker a pour mission d’utiliser tous les leviers en sa possession pour gagner de l’audience et assurer la croissance rapide d’un produit ou d’un service. Comment ? En identifiant les hacks les plus efficaces, ceux qui lui permettront l’acquisition et l’activation d’un certain nombre de nouveaux utilisateurs en un temps minimum. Le Growth hacker utilise ainsi plusieurs technologies : des outils analytiques, les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, les tests A/B. « Le Growth hacker est souvent considéré comme le marketeur des start-ups, car à l’instar du fonctionnement de ces entreprises il est dynamique, agile, se remet en question et s’adapte à l’environnement. Curieux, imaginatif, rationnel, le Growth hacker doit sans cesse adapter ses processus et ses outils et inventer de nouvelles solutions pour assurer la croissance » conclut Christophe de Bueil.