Pourquoi les peurs autour du Cloud sont irrationnelles ?

A-t-on raison de craindre le Cloud ? Les concepts de l’informatique dans le nuage sont souvent méconnus, ce qui vaut à cette approche d’être parfois rejetée en bloc par les décideurs, métiers comme informatiques. Et pourtant, il n’y a pas de quoi s’alarmer. Du moins pas plus qu’avec des infrastructures informatiques traditionnelles. Idée fausse numéro

A-t-on raison de craindre le Cloud ? Les concepts de l’informatique dans le nuage sont souvent méconnus, ce qui vaut à cette approche d’être parfois rejetée en bloc par les décideurs, métiers comme informatiques. Et pourtant, il n’y a pas de quoi s’alarmer. Du moins pas plus qu’avec des infrastructures informatiques traditionnelles.

Idée fausse numéro 1 : vous serez dépossédés de vos données

La première critique faite envers le Cloud est que les données seront hébergées par un tiers. Mais cela n’est pas inhérent au Cloud. Ni même obligatoire. Pour une solution d’infrastructure (IaaS, Infrastructure as a Service), rien ne vous empêche en effet d’opter pour un Cloud privé, dont les serveurs seront hébergés au sein de votre entreprise. Ou pour un Cloud privé ‘hébergé’, dont les serveurs seront installés chez un prestataire externe digne de confiance. Le même que celui chez qui vous hébergez vos serveurs classiques, par exemple.

Le seul point sur lequel il faudra être attentif est la réversibilité. Si vous optez pour un prestataire utilisant sa propre solution Cloud, vous vous retrouverez avec les limites d’une informatique propriétaire. Ce n’est ni plus ni moins grave que d’opter pour un serveur propriétaire (un mainframe par exemple), ou un système d’exploitation propriétaire (comme Windows), mais il faut en tenir compte. La question à se poser est donc double : ai-je suffisamment confiance en mon prestataire pour rester avec lui ? Si je souhaite me ménager une porte de sortie, quid de la réversibilité ?

Bien évidemment la problématique est tout autre avec un Cloud public. Dans ce cas, le serveur est directement présent en ligne sur Internet. Cette approche n’est donc pas adaptée à tous les usages, tout comme un serveur web n’a pas pour vocation à héberger votre comptabilité. Afin de répondre à cette problématique, nombre d’acteurs du Cloud public proposent toutefois de dédier sur demande des serveurs à un unique client. Un Cloud public privatisé en quelque sorte.

Idée fausse numéro 2 : le SaaS va court-circuiter votre DSI

Les logiciels Cloud en ligne (SaaS pour Software as a Service) sont proposés en mode public et ne sont souvent accessibles que chez un seul éditeur. Pas moyen donc de faire tourner ces solutions sur un Cloud privé, ni même de rapatrier les données au sein de l’entreprise. Mais avouons-le, c’est commode. En quelques clics, une direction métier peut accéder à l’outil dont elle a besoin, sans même que la direction informatique soit mise au courant. C’est le Shadow IT… une informatique invisible.

Le Shadow IT, plaie des services informatiques ? Non, si les directions métiers comprennent bien que l’usage du SaaS se doit d’être ponctuel et que les données afférentes ne seront pas forcément intégrables par la suite dans le système d’information de l’entreprise. SaaS rime en effet souvent avec informatique propriétaire et non-réversibilité. Malgré tout, opter pour le SaaS n’est pas plus dangereux que d’acheter un logiciel en boite dans le dos de la DSI pour répondre à un besoin précis ou ponctuel.

Ce mode de déploiement des applications peut même devenir un facteur d’innovation. Si la DSI opte pour une plate-forme Cloud privée ou privée hébergée, ce qu’on appelle du PaaS (Platform as a Service), elle pourra mettre en place un catalogue de services, développés en interne ou acquis auprès de grands éditeurs. Du SaaS, mais internalisé. Ce qui semblait être un danger à éviter devient tout à coup une opportunité à saisir.

David Feugey, ex-rédacteur en chef de Silicon.fr