Humeur : Palm, le rachat de trop pour HP?

WebOS et les terminaux mobiles Palm, ou comment gâcher plus d’un milliard de dollars en moins d’un an et demi. Chronique d’un échec… provoqué.

Fin avril 2010, HP créait la surprise en mettant la main sur Palm pour un montant de 1,2 milliard de dollars. La firme s’ouvrait ainsi au marché des terminaux mobiles, avec les smartphones Palm et le système d’exploitation WebOS.

Coup de tonnerre ; la semaine dernière, Léo Apotheker, CEO d’HP, décidait de lever le pied sur WebOS. Les terminaux construits par la société, smartphones comme tablettes, seront ainsi abandonnés. L’OS pourrait survivre sous forme de licence ou au sein de produits enfouis. Une nouvelle stratégie qui ne laisse toutefois pas beaucoup d’espoir quant à l’avenir réel de cette solution.

Les terminaux WebOS signés HP n’auront donc jamais eu la chance de pouvoir prouver leur valeur. En effet, la tablette TouchPad n’est disponible que depuis six mois (et seulement depuis juillet en France). Le premier smartphone signé Palm, le Veer, n’est pour sa part accessible que depuis la mi-mai… sur le territoire américain.

Dans ces conditions, la réaction des actionnaires d’HP pourrait bien ne pas être très positive. Acheter Palm au prix fort, parier ouvertement sur WebOS, lancer de nouveaux terminaux, puis les brader lors d’un nouveau changement de cap (le TouchPad est dorénavant accessible à partir de 99 dollars aux États-Unis) ne sera certainement pas du goût de tous. Certes, les analystes sont satisfaits, puisqu’ils avaient conclu (de façon très prématurée) que WebOS et les terminaux mobiles d’HP étaient (ou seraient) des échecs.

Les plus anciens d’entre nous ne pourront manquer de faire un parallèle entre le rachat de Palm par HP et celui de Be par Palm. La société de Jean-Louis Gassée proposait à l’époque un système d’exploitation prometteur, BeOS, quoique méconnu (tout comme WebOS). Suite au rachat de cette technologie par Palm, le tout avait été rapidement sabordé… là encore.