IA « militaire » : le Pentagone veut être à l’avant-garde face à la menace chinoise

Les États-Unis craignent de prendre du retard sur la Russie et la Chine dans le domaine de l’IA « militaire ».

Ne surtout pas être en retard

Dans un mémo, Jim Mattis, le secrétaire à la Défense, évoque un sentiment d’urgence allant crescendo de la part des responsables de la défense. Ils craignent en effet un retard que le pays pourrait prendre dans ce domaine, estime le New York Times.

Il faut dire que d’aucuns estiment que l’IA sera le prochain « game changer » dans les guerres dites technologiques.

La Chine a pris le problème à bras-le-corps, avec une stratégie dite de « fusion civilo-militaire ». Autrement dit, les sociétés vont travailler main dans la main avec les organisations gouvernementales.

Les États-Unis ont déjà aussi pris la mesure d’un retard que le pays pourrait accuser.

« Jake » à la rescousse

C’est la raison pour laquelle, le JAIC (acronyme anglais de « Joint Artificial Intelligence Center ») a été créé. Il sera financé à hauteur de 75 millions de dollars de budget annuel de fonctionnement et bénéficiera d’un investissement de 1,7 milliard de dollars étalé sur cinq ans.

Il doit permettre de faciliter le lancement de projets basés sur l’IA.

On pense notamment au projet Maven, duquel Google a annoncé son retrait. Il s’agissait d’un partenariat public-privé, à l’instar de ce que fait la Chine.

Pas de quoi toutefois mettre un coup d’arrêt à ce projet qui allie drones militaires et reconnaissance d’image.

En effet, Booz Allen Hamilton a récemment décroché un contrat portant sur l’IA avec le Pentagone d’une valeur de 885 millions de dollars au cours des cinq prochaines années. La société américaine notamment spécialisée dans les prestations se services de technologie et de sécurité pourrait remplacer Google dans le cadre du projet Maven.

Par ailleurs, en août dernier, le président Donal Trump signé la loi annuelle d’autorisation de défense nationale de 717 milliards de dollars, qui a été auparavant adoptée par le Congrès.

Or, ce projet de loi booste les programmes d’intelligence artificielle au sein du Département de la défense et jette les bases d’une nouvelle politique et stratégie au niveau national sous la forme d’une commission de l’intelligence artificielle. C’est le JAIC, déjà surnommé « Jake », qui est en est la pierre angulaire.

Nul doute qu’il donnera naissance à de futurs projets Maven.

(Crédit photo : © Jirsak – shutterstock)