iAd ou le coup de force d’Apple sur la publicité mobile

Apple se positionne sur le marché de la publicité mobile avec sa régie iAd, et impose ses règles. Les régulateurs américains antitrust ou la Federal Trade Commission sont sur le coup.

Au cas où l’on ne s’en doutait pas, Apple est bien sur tous les coups. Le dernier en date? Son arrivée sur le marché de la publicité mobile début juillet via sa régie publicitaire iAd à destination des produits Apple basés sous l’iOS 4 comme l’iPhone 4 (dont la sortie est annoncée en France le 24 juin ) ou l’iPod Touch.

Annoncé à l’ouverture de la conférence des développeurs d’Apple (WWDC 2010) le 7 juin à San Francisco, la mesure a ému plus d’un développeur et en a inquiété un certain nombre d’autres, car Apple a déjà posé ses jalons sur cet excellent filon. Selon les informations des Echos, ce marché est en effet « évalué à 1,1 milliard de dollars au Japon en 2009, selon Dentsu, et à 550 millions de dollars aux Etats-Unis, selon Forrester. »

Une attitude anticoncurrentielle qui bride les développeurs

Qui dit marché juteux, dit forcément marché très concurrentiel. Apple faisait saliver les développeurs à la WWDC 2010, «tout ce que vous avez à faire, c’est de dire où vous voulez que la publicité s’affiche dans votre application, et de prendre l’argent» ou encore, « notre but, c’est de vous aider à gagner de l’argent pour que vous puissiez continuer à proposer des applications gratuites ou économiques à nos utilisateurs ». Mais le couperet ne s’est pas fait attendre.

La firme à la pomme refuse en effet que les données personnelles des consommateurs soient fournies, via ses applications, à des régies publicitaires concurrentes, et notamment à celles détenues par Google et Microsoft. Une mesure au petit goût de revanche si l’on tient compte du rachat de la régie publicitaire AdMob par Google l’an dernier. Cette société fait ainsi désormais partie des régies non grataau sein de l’iAd.

60 millions de dollars déjà engrangés par Apple avec la publicité mobile

Et Apple de fanfaronner en listant ses partenaires : AT&T, Best Buy, Campbell Soup Company, Chanel, Citi, Liberty Mutual Group, Nissan, Sears, State Farm, Unilever, The Walt Disney Studios… Certains marques se sont d’ors et déjà engagées auprès d’Apple pour 60 millions de dollars, a d’ailleurs indiqué la firme.

Les réactions ne se sont évidemment pas faites attendre face à cette tentative de monopolisation du marché de la publicité mobile. Sur son blog le 9 juin, le fondateur d’AdMob, Omar Hamoui, critiquait les termes établis par Apple tout en indiquant qu’il allait se rapprocher de la firme pour en discuter.

«Ces termes font du mal aux petits comme aux grands développeurs en limitant sérieusement leur choix sur la façon de gagner de l’argent. Et parce que la publicité finance un grand nombre d’applications gratuites ou peu chères, cela sera également néfaste pour le consommateur.»

Le Financial Times, daté du 9 juin, indiquait que les régulateurs américains antitrust ou la Federal Trade Commission allaient se pencher sur les pratiques anticoncurrentielles établies par Apple.