IBM envisage de délocaliser, en ‘off-shoring’

Une téléconférence interne parvenue au New York Times révèle que Big Blue veut développer le « off-shore » -entendez une délocalisation d’emplois dans des pays en voie de développement -comme l’Inde, les Philippines, la Chine…

Rien de nouveau sous ce soleil d’été. L’enjeu des grands groupes est toujours le même: chercher à réduire les coûts. Et l’une des solutions consiste toujours à délocaliser certaines activités dans des zones géographiques moins coûteuses. Au risque de susciter de vives réactions dans l’opinion publique et chez les politiques – a répété un responsable DRH groupe qui s’exprimait « off » vers des collègues du monde entier -sans se douter que des syndicalistes -choqués par ses propos- allaient ‘balancer’ ses déclarations à la presse.

Tombé dans l’oreille des syndicats… Cette même conversation faisait état d’une statistique prévoyant qu’en 2015, 3 millions de postes seraient éclipsés des Etats-Unis par des créations d’autant de postes à l’étranger. « Nos concurrents le font, nous devons le faire« , aurait notamment déclaré Tom Lynch, DRH groupe dans cette téléconférence. Cette pratique de la délocaliation des activités n’est pas nouvelle, mais depuis quelque temps, elle touche des secteurs sensibles, dans les services « à fort taux de matière grise », avec des tranplantations vers la Chine, l’Inde, les Philippines ou la Russie. Chez IBM, comme chez d’autres, c’est le prix de la compétitivité, mais également, paraît-il -cynisme ou pas- une forme d’aide aux pays en voie de développement… L’étude Forrester Research: IBM, Oracle, Microsoft…

C’est Forrester Research qui a fourni des chiffres récemment. Il estime que le nombre de postes dans le secteur des services (dont beaucoup dans les technologies de l’information) qui sortiront des Etats-Unis, de 400.000 cette année, passera à 3,3 millions en 2015 -soit environ 2% du marché du travail US. Autre statistique: sur les 12 ans à venir, 450.000 postes du secteur informatique seront transférés hors des USA, ce qui représente 8% du secteur. Autre indicateur: Oracle, qui emploie déjà 3.200 personnes en Inde, prévoit de passer à 6.000. Microsoft prévoit de passer de 250 à 500 collaborateurs en Inde, avant fin 2003.