IBM fête ses 100 ans (suite): qu’est-ce qui fait courir Big Blue?

Ce 16 juin, Alain Bénichou, IBM France, a tenu à marquer le jour ‘J’ du 100è anniversaire en conviant journalistes et analystes. Extraits et réflexions…

« Mais qu’est-ce qui fait courir Big Blue? »

IBM : « la classe » ?

[« Témoignage d’un sénior de l’informatique » (*)]

Je pense qu’IBM a toujours eu, tout au long de son histoire, une image de société qui a « la classe »… Est-ce là la clé de son succès et de sa longévité ? Peut-être. Mes premiers contacts avec IBM datent des années 1970 à l’Université de Grenoble, où le Professeur Bolliet et d’autres responsables avaient « introduit » les systèmes IBM. Signe d’un éclectisme allant dans le sens de l’histoire, Louis Bolliet a été par ailleurs, et à la même époque, responsable d’une cellule de recherche pour Bull.
Ainsi, pour le compte de Bull, j’ai pu m’ occuper des systèmes IRIS cohabitant harmonieusement dans les locaux de l’Université avec le 360 et les  autres systèmes de Big Blue…

IBM, s’étant implanté très tôt à l’Université, était devenu la référence « de fait » pour les étudiants et même pour leurs enseignants (ah, apprendre par cœur la signification de chaque bit du registre « PSW » du 360 !).
Le personnel d’IBM présent en permanence ou selon le besoin dans les locaux était toujours « impeccable », discret et professionnel… mais s’isolant du personnel de ses concurrents (on nous disait que c’était « les consignes » de leur maison-mère !).

Référence pour les étudiants et enseignants, mais aussi pour les autres constructeurs, IBM était le concurrent auquel on n’osait pas vraiment s’attaquer. Auto-censure ? C’est sans doute dommage… d’autant que j’ai pu constater que cette attitude a duré de nombreuses années, de la part cette fois-ci de DSI de sociétés industrielles plus ou moins nationales : quand l’offre concurrente était moins bonne que celle d’IBM, quelque responsable faisait souvent jouer l’ « acheter français ». Là aussi, dommage, car on aurait préféré assister à une bataille saine, alimentée par de vrais arguments.  IBM avait beau clamer qu’il était « le premier employeur français dans son secteur »…. rien n’y faisait.  Je suppose que cela a généré un peu de frustration chez « les Bleus » (terme qui à l’époque ne désignait pas encore l’équipe nationale de football…).
Paradoxalement, il me semble que c’est dans certaines administrations et collectivités que l’on pouvait trouver tel DSI qui avait « osé » ne pas céder à l’auto-censure…

Depuis lors, IBM a connu des hauts et des bas, selon les gammes de produits  de son catalogue (mainframes, PC, équipements réseau, logiciel…) mais il me semble qu’on n’a pas connu de société affichant autant de constance et de longévité dans le positionnement « high-end ».

Claude Baratay, cabinet Bream & Laanaia, conseil RH et recrutement (38)

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