IBM investit un immense datacenter enterré dans une ancienne mine norvégienne

Une mine recyclée en datacenter en Norvège fournira 120 000 m2 de capacité d’accueil à terme. IBM prend part au projet. Première tranche attendue en août 2016.

La Norvège a bien l’intention de s’inscrire comme une région majeure pour l’industrie des datacenters. Le 25 août dernier, le pays s’est lancé dans un gigantesque chantier. Celui de reconditionner une ancienne mine pour en faire un immense datacenter : le Lefdal Mine Datacenter (LMD).

A terme, le site s’étendra sur 120 000 m2 répartis sur 6 étages reliés par une route à deux voies en colimaçon sur 1,3 km suffisamment large (14 mètres de large, 8,5 m. de haut) pour faciliter les livraisons de containers par poids-lourds. Chaque niveau disposera d’une route centrale (une « avenue ») reliant des « rues » d’une centaine de mètres de long sur 11 à 18 de hauteur chacune où, sur trois niveaux, pourront être entreposés jusqu’à une trentaine de containers hébergeant rack serveurs et réseaux, et systèmes d’alimentation. Au total, la mine comptera 75 de ces « chambres » dédiées aux infrastructures de traitement des données. De quoi accueillir un paquet de datacenters en container…

Schéma des ramification du Lefdal Mine Datacenter qui fournira 120 000 m2 de capacité d'accueil.
Schéma des ramifications du Lefdal Mine Datacenter qui fournira 120 000 m2 de capacité d’accueil.

Energie 100% renouvelable

Le site sera alimenté par des usines hydroelectriques et des fermes d’éoliennes locales qui pourront fournir jusqu’à 300 mégawatts (MW). Une énergie 100% renouvelable à l’image des 98,5% de l’électricité du pays produite en hydroélectrique. La première tranche du datacenter nécessitera 30 MW. L’ensemble ne devrait pas dépasser les 200 MW. LMD met en avant le coût de l’énergie norvégienne parmi le moins élevé d’Europe. Et le gouvernement a réduit les taxes sur l’énergie consacrée aux datacenter. Le centre pourrait donc constituer l’un des moins chers en Europe en matière de coûts énergétiques.

D’autant qu’il sera également refroidi par l’eau du fjord attenant. Confinée sur la côte nord-ouest du pays, la mine se situe en partie en dessous du niveau de la mer. Ce qui évite l’usage de puissantes pompes de levage pour faciliter la circulation de l’eau dans le système de refroidissement. Au final, Lefdal Mine annonce un PUE de 1,1 environ (par rack de 5 KW).

LMD entrée
Les poids-louds liveront directement les container sur site par une route deux voies.

26 millions d’euros pour le premier étage

Les travaux dureront un an et la première tranche (le premier étage) doit être livrée en août 2016. Pour un budget de 26 millions d’euros (250 millions de couronnes norvégiennes). Filiale de l’industriel allemand Friedhelm LOH qui détient 33,3 % du capital de LMD (dont plus de la moitié est détenu par Maloy Investors et 16% par Sogn Fjordane Energi), Rittal fournira les équipements d’infrastructure (rack serveur, réseau, système de watercooling et d’aération, alimentation). La société a développé des modules sur mesure pour la mine. Ceux-là pourront être livrés chez le client pour qu’il y installe ses propres équipements avant de repartir pour le datacenter enterré. Baptisés RiMatrix, ces modules personnalisables selon les besoins du client, pourront être intégrés dans des containers, dans des salles communes ou sécurisées.

LMD a déjà deux clients : l’actionnaire Friedhelm LOH Group et IBM. Comme le congloméra industriel allemand, Big Blue s’est impliqué dans la conception du projet et prendra part à la construction en tant que fournisseur de solutions technologiques et de services. IBM devrait investir les lieux dès l’ouverture de la première tranche, en août 2016. Le reste du site sera accessibles aux futurs clients à partir d’octobre 2016.


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