IBM La Gaude en grève : l’intersyndicale appelle à la résistance

Une grève reconductible a débuté ce mardi pour dénoncer la fermeture prochaine du site d’IBM La Gaude et le déménagement de ses effectifs sur la technopole urbaine Nice Méridia dans 4 500 m2, une surface deux fois et demie inférieure à celle occupée actuellement. Syndicats, salariés et sous-traitants s’inquiètent de l’impact de ce projet sur l’emploi et l’économie locale.

Pour s’opposer à la fermeture en 2015 du site d’IBM La Gaude, au déménagement du personnel vers la zone d’affaires de Nice Méridia et au transfert en région parisienne du centre clients, une grève reconductible a été lancée ce mardi 18 mars. Des salariés, des sous-traitants et des élus se sont donnés rendez-vous devant l’entrée du site, à l’appel de l’intersyndicale du groupe (CFDT, CGT, CFE-CGC, UNSA, CFTC).

Passer de 11 000 à 4 500 m2

Pour Frédéric Michelis, délégué CFDT du comité d’entreprise de La Gaude, « l’heure est grave ». Une fois le déménagement effectué, les 560 salariés d’IBM La Gaude seraient regroupés sur la technopole urbaine Nice Méridia dans 4 500 m2, contre une superficie de 11 000 m2 actuellement occupée sur le site historique de La Gaude (IBM y est installé depuis 1962). Le site abrite jusqu’à 700 emplois, sous-traitants inclus. L’intersyndicale juge par conséquent la surface retenue « trop petite pour récupérer toutes les activités et tout le personnel » (lire : Fermeture de La Gaude : comment IBM compresse les mètres carrés).

Un calendrier serré

Le départ de La Gaude est prévu au premier semestre 2015, mais les travaux de construction du bâtiment n’ont pas commencé dans la zone des Moulins à Nice. Autre sujet d’inquiétude : le transfert du centre de démonstration clients de 2 000 m2 (e-Business Solution Center) probablement à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), où est basé le siège d’IBM France. Les syndicats estiment que la pérennité des emplois (85 personnes qui, elles, étonnamment resteraient dans les Alpes-Maritimes) n’est pas assurée et que l’impact économique de ce projet est négatif.

« La fermeture (du centre clients) qui reçoit près de 700 clients par an représente des retombées économiques locales équivalentes à 5 000 nuitées par an en moyenne », estime l’intersyndicale dans une lettre ouverte, dont s’est fait l’écho Nice Matin. Pour préciser ses craintes au maire de Nice, Christian Estrosi, qui s’est réjoui du choix de sa ville par IBM, l’intersyndicale a demandé à le rencontrer. Sans succès jusqu’ici. « Il n’a pas donné suite, ni répondu à notre lettre recommandée du 27 février », explique le délégué syndical CFDT.

« On ne touche pas aux emplois »

Le déménagement était attendu, mais il divise. Les syndicats dénoncent « un projet qui porte en germe la fin d’unités de pointe contribuant fortement aux ventes d’IBM ». IBM La Gaude abrite des activités centrées sur les technologies (logiciels et réseau), le support et la maintenance. Le développement de composants pour serveurs et des services d’infogérance sont aussi proposés.

Pour l’intersyndicale, l’avenir de l’implantation du groupe dans les Alpes-Maritimes est également incertain. « À moyen terme, c’est la présence même d’IBM sur Nice qui est en jeu ». L’intersyndicale redoute les délocalisations – en 2012, des postes de sous-traitants employés à Sophia et La Gaude ont été délocalisés vers l’Europe de l’Est.

De son côté, la direction veut rassurer. « On est sur un projet de déménagement, on ne touche pas aux emplois », a assuré le groupe informatique au journal niçois. Mais les salariés et sous-traitants de l’entreprise restent sceptiques.

La grève, qui a débuté devant l’entrée d’IBM La Gaude à 10h ce mardi – parallèlement aux manifestations interprofessionnelles d’opposition au pacte de responsabilité – pourrait se poursuivre. Un comité d’entreprise de consultation sur le déménagement est prévu jeudi 20 mars.

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