IBM licencie son architecture Power

Soubresaut nécessaire à l’architecture Power en déclin, le consortium OpenPower vise à associer l’architecture RISC de Big Blue à la plate-forme CUDA de Nvidia. IBM en profitera pour licencier les futures itérations de son architecture Power.

Dans un contexte où l’architecture ARM est souveraine dans le secteur de la mobilité tandis que l’architecture x86 est incontournable dans tout ce qui est alimenté sur secteur, IBM va jouer son va-tout pour relancer son architecture Power (Performance Optimization With Enhanced RISC).

L’arme de la licence au chevet de l’architecture Power

Big Blue a ainsi annoncé que sa technologie de processeurs Power serait proposée à d’autres sociétés sous forme de licences. Dans le cadre de ce changement, IBM a formé le consortium OpenPower avec Nvidia, Google, Mellanox Technologies et Tyan Computer.

Ces licences permettront à d’autres sociétés de développer leurs propres puces Power pour serveurs, réseaux et périphériques de stockage.

Un consortium pour mutualiser les efforts

«L’OpenPower Consortium regroupe un écosystème de matériel, de logiciels système et des applications d’entreprise afin de fournir des systèmes informatiques puissants basés sur les GPU de Nvidia et les CPU Power», a déclaré Sumit Gupta, directeur général de la division Tesla Accelerated Computing au sein de Nvidia.

IBM et Nvidia vont donc collaborer de sorte que l’architecture Power et la plate-forme CUDA de Nvidia fonctionnent en parfaite symbiose.

La première architecture qui sera proposée sous forme de licence sera Power8.

IBM tentera ainsi d’inverser la tendance baissière des revenus générés par l’architecture Power. Les recettes provenant de celle-ci ont baissé de 25% en glissement annuel au second trimestre 2013.

Vers la disparition de Power

L’architecture RISC d’IBM est tout simplement en passe de disparaître. Apple a ainsi cessé de l’utiliser dans ses Mac au profit de l’architecture x86 (CPU Intel) dès 2005. Les futures consoles de jeu vidéo (Xbox One et PS4) l’ont également abandonnée lui préférant des APU basés sur l’architecture x86.

On notera que Nvidia a également choisi de proposer son architecture Kepler (puis probablement Maxwell et Volta) sous forme de licence à d’autres fabricants.

Les architectures Kepler et Power ont en commun d’être suffisamment flexibles pour être adaptées à différents besoins et s’inscrire dans un modèle de distribution proche de celui d’ARM.

Cette annonce est d’autant plus remarquable que, principalement cantonné au secteur à la mobilité jusqu’à présent, ARM amorcera sa véritable entrée sur le marché des microserveurs avec la microarchitecture Cortex-A50 et qu’Intel rattrape à grandes enjambées son retard dans la mobilité.

Ce chassé-croisé laissera d’autant moins de place à un acteur mineur tel que IBM avec son architecture Power.


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