IBM lorgnerait Sun Microsystems !

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Une opération à 6,5 milliards de dollars en cash !

Il ne fait aucun doute que les plus costauds profiteront de la crise pour saisir des opportunités. C’est le cas d’IBM, en grande forme financière, qui pourrait jeter son dévolu sur Sun Microsystems. Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources proches du dossier, les deux groupes sont d’ores et déjà en négociations.

Si elle se finalisait, cette opération pourrait coûter à Big Blue la bagatelle de 6,5 milliards de dollars en cash, soit une prime de 100% par rapport au dernier cours de bourse de la cible. Mais le groupe entend être opportuniste.Il y a quelques jours, son p-dg Samuel Palmisano, promettait dans une lettre aux investisseurs de se montrer « offensif » face à la crise économique pour en« sortir plus fort », sans exclure des acquisitions stratégiques.

Avec cette acquisition, le groupe qui s’est transformé d’un constructeur de machines à un poids lourd des services informatiques, pourrait prendre des positions stratégiques dans le stockage, les applicatifs Internet et mobiles (Java), l’open source (MySQL, OpenSolaris, Glassfish, OpenOffice.org), la virtualisation (Virtualbox), le cloud computing, et se renforcer dans les services, les datacenters et les serveurs, secteurs où Sun est positionné. Bref, pour IBM, les raisons pour un mariage ne manquent pas.

Dans ce secteur, l’accord historique entre HP et Sun autour de la présence de Solaris dans les lames Proliant permettrait à IBM de renforcer son leadership. Sun est le numéro 4 des serveurs dans le monde avec une part de marché de 9,3%, celle d’IBM est de 36,3%.

IBM a-t-il les épaules assez larges pour financer et digérer une telle opération ? On l’a dit, Big Blue est en grande forme si on le compare à nombre de ses concurrents. En six ans, la firme a plus que triplé son bénéfice par action et « plus que doublé » sa trésorerie. L’année dernière, son bénéfice net a augmenté de 18%, à 12,3 milliards de dollars alors que le chiffre d’affaires franchissait la barre des 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Au 4e trimestre 2008, alors que la plupart des entreprises IT plongeait, IBM affichait un résultat net en hausse de 12% à 4,4 milliards de dollars. Le groupe se paye même le luxe de dépasser les attentes des analystes.

« Clairement, notre transformation stratégique – la migration vers des segments plus profitables du secteur, l’investissement dans des régions du monde en croissance, et l’amélioration de la productivité par l’intégration des activités au niveau mondial – continue à rapporter », a estimé le p-dg Samuel Palmisano.

Alors que le secteur redouble de pessimisme pour l’année en cours, Big Blue met en avant une « situation financière solide » et des importants revenus réguliers, qui lui permettent de se déclarer « confiant ». Il table ainsi sur un bénéfice par action en hausse de 3%..

De son côté, Sun n’est pas aussi bien loti. Les résultats du fabricant font le yo-yo mais pour son deuxième trimestre fiscal, le groupe limite la casse.

Les résultats se veulent rassurants avec un chiffre d’affaires de 3,22 milliards de dollars, en baisse de 11 % depuis le second trimestre 2008, mais en hausse de 8 % par rapport au trimestre précédent. Le déficit s’établit à 209 millions de dollars, contre 1,68 milliard de dollars de pertes au premier trimestre 2009. Les revenus générés chutent aussi bien en Europe (-13 % sur un an), qu’aux États-Unis (-11 %). Ils demeurent toutefois stables sur les marchés émergents.

Sur les deux dernières années, la part des ventes de produits chute, un phénomène compensé par la vente de services (quoiqu’elle soit aussi en baisse), qui constitue aujourd’hui 40 % des revenus de la compagnie. Le monde des serveurs est largement touché, avec une baisse des ventes de 9 % par rapport au second trimestre 2008. Les modèles x86 64 bits marchent cependant très fort, puisque leurs ventes progressent de 15 % depuis le second trimestre 2008.

Reste que le groupe a annoncé en novembre dernier un plan de restructuration entraînant jusqu’à 6.000 suppressions d’emplois. Un rachat par IBM ne devrait pas inverser cette tendance, au contraire.

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