IBM admet avoir raté ses objectifs sur l’année 2013

Dans sa lettre aux actionnaires, Ginni Rometty, la patronne d’IBM, reconnaît que son groupe est passé au travers en 2013. La dirigeante compte redresser la barre en abandonnant les serveurs x86 et en se concentrant sur le Big Data analytique et la plate-forme Power.

Le rapport annuel 2013 d’IBM vient d’être publié. Et avec lui la lettre aux actionnaires rédigée par Virginia « Ginni » Rometty, CEO de la firme, qui n’y va pas par quatre chemins concernant les résultats réalisés 2013 :

« Nous devons reconnaître que si 2013 a été une année de transformation importante, notre performance ne répond pas à nos attentes, explique-t-elle. Notre bénéfice d’exploitation avant impôts a diminué de 8 %. Notre chiffre d’affaires en 2013, 99,8 milliards de dollars, est en baisse de 5 % en données publiées et de 2 % à taux de change constant. » Il est à noter que la patronne d’IBM abandonne ses bonus. Ils s’élevaient à 3,9 millions de dollars en 2013.

Bientôt le rebond, grâce à l’abandon des serveurs x86

La branche Systems and Technology, dont le chiffre d’affaires chute de 26 % sur un an, est directement mise en cause dans ces mauvais résultats. Toutefois, la vente des serveurs x86 à Lenovo pour 2,3 milliards de dollars devrait permettre à Big Blue de redresser la barre, en se séparant d’une activité jugée peu rentable.

En contrepartie, l’accent sera mis sur les serveurs Power, associés aux offres Linux (voir à ce propos notre entretien avec Jim Wasko, directeur du Linux Technology Center d’IBM : « Jim Wasko, IBM : Linux est partout, de l’embarqué aux mainframes »).

Ginni Rometty se garde bien toutefois d’évoquer une autre conséquence de ce revirement : le dégraissage massif de la business unit Systems and Technology. Plus de 3 000 emplois seraient sur la sellette (voir « IBM se prépare à une nouvelle vague de licenciements »).

L’analytique et les données, moteurs d’IBM

Le marché des données et de l’analytique est estimé à 187 milliards de dollars en 2015. Et IBM compte bien s’accaparer une grande part de ce gâteau. « Le monde génère plus de 2,5 milliards de gigaoctets de données chaque jour, et 80 % de celles-ci sont non structurées », rappelle la patronne d’IBM.

« Nous avons investi plus de 24 milliards de dollars, dont 17 milliards de dollars d’investissements bruts sur plus de 30 acquisitions. Nous avons 15 000 consultants et 400 mathématiciens. Les deux tiers des travaux de recherche d’IBM sont maintenant consacrés aux données, à l’analytique et à l’informatique cognitive. IBM a déposé 4 000 brevets sur l’analytique. »

IBM veut donc s’afficher en superman du Big Data analytique, en alignant une R&D de premier ordre et un bataillon de ‘data scientists’. Côté produits, gageons que la nouvelle branche Watson (voir « Watson (IBM) devient une business unit à 1 milliard de dollars ») pourrait devenir un des rouages essentiels de cette stratégie. Mais également les offres Power et Linux, couple potentiellement explosif pour proposer une nouvelle génération de serveurs de hautes performances à coût modéré.


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