IBM Tech Software : les ‘serious games’ ? C’est du sérieux !

L'apprentissage des bons gestes, en version 'serious game'. Source Dassault Aviation

À l’occasion des journées Tech Software, le 31 août dernier, IBM France a réuni un panel de spécialistes et d’utilisateurs de ‘serious games’ – dont Dassault Aviation, Renault et l’Hôpital Cochin. Plutôt convaincant !

« C’est un nouveau mode d’apprentissage », a expliqué le manager de Renault Academy. Deux parcours sont généralement proposés, c’est à dire deux niveaux de difficulté. La réalisation a été confiée à Daesign, une société d’Annecy.

Ici, le jeu met en scène des acteurs virtuels ou avatars : l’élève pilote le déroulement en communiquant ses décisions à son avatar. Il s’agit d’atteindre le meilleur score possible. Les séances se déroulent dans une salle dédiée, réunissant une vingtaine d’élèves durant une demi-journée. Ce qui constitue un facteur de stimulation.

Les facteurs de succès?

« La perception du serious game est très bonne : le taux de satisfaction est de 83 % (contre 50 % pour l’e-learning) », constate J-F. Gibouin. Le ‘serious game’ présente donc une « forte attractivité » par rapport à la formation en distanciel : « Alors que 70 % des apprenants ne termineraient jamais les modules e-learning, 100 % des apprenants vont jusqu’au bout des serious games ! »

Tout est dit. Le principal indicateur est donc ce taux de satisfaction des clients. Renault le mesure par une enquête mensuelle (Qualité Service Atelier) ou via ses enquêtes clients.

Les clés du succès sont multiples : Renault en énumère une quinzaine, tant au niveau projet (« bien choisir un thème “métier” ») que lors du développement (« de bons outils, de bons process en mode collaboratif adapté ») ou du déploiement (jusqu’à une implication contractuelle du top management et des managers). Bref, beaucoup de préparation.

Chez Dassault Aviation, la 3D ludique?

Autre témoignage convaincant, celui de Dassault Aviation, développé par Jean Sass, DG du S.I. « Nous nous sommes dits : pourquoi pas des ‘serious games’ pour la conception d’un objet complexe ? Dassault Aviation dispose, certes, d’une salle de maquette numérique depuis une dizaine d’années déjà.

La conception assistée, en version 'serious game'. Source Dassault Aviation
La conception assistée, en version 'serious game'. Source Dassault Aviation.

En 3D, il est possible de représenter et d’animer l’ordonnancement des tâches de montage. Il est intéressant d’y ajouter une approche ludique, y compris pour concevoir la structure de nos avions, pour fabriquer ou encore pour former.

Nous avons travaillé sur un environnement de réalité virtuelle. Nous avons créé en 2011 un centre de réalité immersive (‘immersive reality’). Il s’avère très utile par exemple pour voir en détail quelles sont les bonnes manipulations pour la dépose de pièces mécaniques, très perspicace pour l’apprentissage des bons gestes. »

L'apprentissage des bons gestes, en version 'serious game'. Source Dassault Aviation
L'apprentissage des bons gestes, en version 'serious game'. Source Dassault Aviation.

On l’a compris, ce sont les données de la maquette numérique des appareils qui sont utilisées comme base.

Les applications, ici aussi, sont multiples : pour la vente (choix des configurations ou agencement des appareils) ; pour la conception des systèmes ; pour des simulations permettant de garantir la satisfaction du client lors de la livraison.

IBM France avait également convié deux autres témoins appartenant à des sphères d’activité tout autres : le Pr Alexandre Mignon et le Dr Antoine Tesnière de l’Hôpital Cochin, qui ont présenté des réalisation de formation en santé à travers des « jeux sérieux ». Et une initiative visant les services du citoyen, présentée par Olivier Mauco, du Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne.

Là encore des arguments convaincants. Bref, les ‘serious games’ ne font plus rire. Ils ont enfin acquis leur légitime crédibilité.