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IBM toujours aussi 'mainframe' -et encore un peu 'blade'…

Than Nguyen n’est pas du genre langue de bois. Le vice-president Systems & Technology Group d’IBM France & Afrique du Nord connaît bien son sujet. Il ne se dérobe pas à la première question, délicate d’entrée de jeu: comment s’y retrouver dans les méandres de la tarification des configurations des mainframes (grands systèmes) chez IBM ?

Aux clients ou prospects qui souhaiteraient qu’IBM apporte simplification et souplesse, la réponse se résume ainsi: la grille tarifaire repose sur la configuration et les logiciels (IBM ou non) installés et opérationnels.

En effet, la facturation des logiciels sur mainframes s’effectue « au MSU (Measured Service Unit) totalisant la puissance de calcul utilisée par les processeurs activés« .

Les entreprises acquittent donc une licence mensuelle sur cette base (MLC, Monthly licence charge) ou en fonction de la puissance réellement consommée (WLC, Workload licence charge).

«Par ailleurs,sur les modèles z et sur les modèles Power,des processeurs peuvent être activés ou désactivés à la demande et à distance , et cela pour des durées courtes, de l’ordre de l’heure », précise Than Nguyen. Effectivement, la préinstallation des processeurs en usine permet de limiter les déplacements, d’assurer une installation optimale et vérifiée et de les déclencher ou inhiber à distance.

Toutefois, certaines entreprises enregistrent des variations d’activité parfois imprévisibles, dues à leurs métiers et à leurs processus. Et dans ce cas, ce mode de facturation peut s’avérer un gouffre financier…

Réponse: « C’est pourquoi nous réfléchissons actuellement à une facturation qui pourrait s’aligner sur les ‘business-models’ de l’entreprise. Toutefois, cela suppose une étude sur les unités de mesure en fonction des activités du client. Par exemple, nous pouvons étudier des facturations types selon le nombre de billets de train émis, ou d’abonnements gérés ou créés… Lorsqu’une facturation de type MLC s’avère trop décalée par rapport à l’activité de traitement informatique de l’entreprise, nous nous efforcerons de définir des modèles “sur mesure” adéquats», explique Than Nguyen.

Fort du succès de son nouveau mainframe z10 EC (Enterprise Class) lancé en début d’année 2008, IBM a lancé en octobre un modèle z10 BC (Business Class) destiné aux PME.

Explication: « Nous visons évidemment des PME/PMI qui disposent de plusieurs serveurs afin de les consolider sur une architecture solide et fiable, à très haute disponibilité, avec la virtualisation, l’allocation dynamique des ressources… Bref, toutes les capacités du modèle EC, pour un investissement de 150 à 200.000 euros. Au final : une seule machine à administrer, moins de compétences à acquérir et à maintenir», souligne Than Nguyen.

Et qu’en est-il des processeurs dédiés (compression, serveur applicatif, machine virtuelle Java, etc.)?

« Ils conviennent parfaitement aux entreprises pourvu qu’elles aient des besoins continus et suffisants, puisque justement ces processeurs sont uniquement dédiés à une tâche, qu’elle soit sollicitée ou non ! Cela relève aussi du travail des consultants maison qui sont à même de conseiller le client. À l’avenir, IBM multipliera ce type de processeurs spécialisés ».

L’AS-400 est mort, vive l’AS-400 ?

Toujours auprès des PME/PMI, l’AS-400 est devenu un serveur mythique qu’on lance et “que l’on peut oublier dans un coin, sans inquiétude”.

Revers de la médaille, la plupart des clients ne souhaitent pas en changer. Pourtant, les mutations s’enchaînent, les besoins évoluent. Alors comment inciter au changement et au renouvellement ? Après son lancement en juin 1988, comme successeur des vaillants Systèmes 36 et 38, l’Application System 400, ou AS-400, vivra tranquillement jusqu’en 2000. Dans un premier temps, Big Blue le rebaptise ‘eServer/ iSeries‘ pour redonner cohérence à une large gamme de multiples machines.

Puis, suite à l’avènement du processeur Power5, l’iSeries devient System i5 en 2004. Enfin, en avril 2008, IBM fusionne ses gammes i (ex AS-400) et ses gammes p (“mainframe intermédiaire”) pour créer les IBM Power Systems.

Vous suivez toujours ?

Alors, que doit faire une entreprise peu pressée de se débarrasser de ses fidèles AS-400 complètement opérationnels, et largement amortis ?

« S’ils lui conviennent ainsi, qu’elles le conservent ! Si l’applicatif est stabilisé et fonctionne bien sur une machine réputée pour ne pas tomber en panne, tout va bien !» rétorque Than Nguyen. « Cependant, la multiplication de serveurs dédiés soulève aujourd’hui la question des avantages de l’optimisation et donc de la consolidation. Or, avec les serveurs Power, ce type de tâche se révèle très simple, et plus encore avec leurs capacités de virtualisation. En outre, ils offrent bien plus de processeurs et de flexibilité; ils sont plus optimisés et consomment beaucoup moins. Supportant plus d’application, ils simplifient la maintenance et diminuent les besoins en compétences ou en prestataires. C’est d’ailleurs cette motivation majeure qui nous amenés à simplifier nos gammes.»

Une coupure dans les blades ?

Après avoir lancé ses serveurs lames en fanfare, IBM a été pionnier et a devancé HP pendant plusieurs mois. Aujourd’hui, il semble se faire distancer par son grand rival qui envahit le terrain avec ses lames bien affutées.

« Nous avons effectivement lancé nos modèles les premiers et donc les premières technologies ‘blades’. L’écart en faveur d’HP depuis quelque temps est logique, car les clients des serveurs blades se comptent essentiellement sur le marché des racks installés. Or, HP en est le leader mondial. De plus, ses équipes ont rattrapé leur retard technologique » analyse Than Nguyen.

Mais pour le vice-président STG d’IBM France, la bataille n’est pas terminée. Elle se jouera certainement sur un autre terrain:

« Les blades afficheront rapidement leurs limites. D’une part, leur prolifération nécessitera une consolidation sur des serveurs plus puissants. De plus, alors que la puissance des processeurs n’est utilisée qu’à moins 15 % sur les blades, elle l’est à 80 % sur nos modèles Power ou z ! » conclut-il. Certes. Toutefois, avec les ‘blades‘, pas de facturation mensuelle ! Alors, sortons les calculettes…

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