ICT 2008, Lyon : le point sur les avancées technologiques européennes

Le forum rassemblait plusieurs milliers de personnes représentant les principaux acteurs européens en matière de projets et de développements, en vue de répartir les subventions de l’Union dans le cadre des programmes de recherche

Lyon – Plus de 100 projets à divers stades d’avancement ont été présentés à travers une exposition où l’on retrouvait les principaux partenaires des consortiums mis en place pour chacun de ces projets : les universités, bien sûr, mais aussi les industriels tels que Nokia, Alcatel-Lucent, Ericsson, Thales, …

Sans surprise, les thèmes principaux auxquels s’intéresse la Commission Européenne (représentée pour l’événement par Viviane Reding, commissaire européen en charge des nouvelles technologies) ont été rappelés, regroupés en grands chapitres :

– l’Internet du futur

– l’apport des TIC pour les économies d’énergie

– l’apport des TIC dans le domaine de la santé

– les nouvelles opportunités pour les PME

– les composants nano-électroniques et logiciels.

L’Europe est au niveau mondial le plus grand marché pour les TIC (elle représente à elle seule 1/3 de ce marché) et son 2ème fournisseur. Concernant l’effort financier de l’Union européenne en matière de recherche dans les TIC, Viviane Reding a rappelé que l’UE y consacrait 600 Millions d’euros pour les 3 ans à venir.

Ce chiffre paraît bien dérisoire si on le compare aux dizaines de milliards « injectés dans l’économie » dont en continue de nous rebattre les oreilles, mais si l’on ajoute à ces 600 millions d’euros les 400 millions d’euros que les industriels consacrent à ces mêmes projets, on s’aperçoit que cet argent est « bien dépensé », car les avancées technologiques ainsi financées sont réelles. A titre d’exemple, les projets aidés concernent aussi bien la robotique que l’automobile sans conducteur ou la virtualisation des systèmes d’exploitation.

Côté robotique, on a pu voir des « réseaux de robots », capables de s’assembler et de se désassembler de façon autonome, en fonction de la complexité des tâches à accomplir. Concernant la virtualisation, un prototype développé par HP et ses partenaires permet de faire tourner sur un même ordinateur un Windows-XP (ou Vista) et un UNIX, dans le but par exemple de cloisonner l’usage professionnel et l’usage personnel de cet ordinateur.

Les composants matériels, de leur côté, ne sont pas en reste en matière de progrès, et l’on a pu observer les avancées accomplies dans l’Ultra-Large-Bande appliqué à la fibre optique, et dans la puissance des moyens laser utilisés en télécoms, réduisant ainsi le nombre d’amplificateurs de signal en usage le long de du parcours de la fibre… Quid alors de la « fibre au dernier point » (FTTH ou Fiber to the home ) ? La Commission ne croit pas à sa généralisation, car le coût des infrastructures associées reste dissuasif. Elle favorisera de ce fait les projets concernant le large-bande sans fil. Dans ce domaine, Viviane Reding accorde « un bon point à la France » pour son investissement, alors que d’autres Etats « se font tirer l’oreille ». Mais, a rappelé notre commissaire européenne, « la réglementation émise par la Commission sur un sujet donné n’a qu’un seul but : ouvrir la concurrence… puis se retirer quand elle constate que le marché peut se réguler lui-même ».

Les acteurs de la micro-électronique, quant à eux, sont de plus en plus concernés par les développements des TIC : ils doivent proposer des composants plus petits, plus intégrés, plus performants, moins consommateurs d’énergie. Ainsi, dans le cadre du cluster Minalogic, les industriels tels que STMicroelectronics, Varioptic, et d’autres partenaires ont mis au point une camera auto-focus dont le traitement optique est intégré dans la puce, ce qui n’était pas le cas jusque là…

Enfin, côté matériaux pour composants, l’industrie s’intéresse fortement aux possibilités offertes par le plastique, le verre, ou le papier, comme alternative au silicone, qui un jour deviendrait ainsi un matériau « ringard »…