L’Idate s’inquiète de la déconfiture des opérateurs européens

Les opérateurs télécoms européens dans la panade | Silicon

Dans son 12e DigiWorld Yearbook, l’Idate constate le décrochage des télécoms européens face au reste du monde.

Faible croissance en valeur pour des usages qui explosent. Le constat que fait l’Idate dans la 12e édition de son DigiWorld Yearbook sur « l’état des lieux du monde numérique » est plutôt inquiétant pour les opérateurs européens.

Répartition marché télécoms par région (Idate)Selon le rapport, les revenus mondiaux globaux de l’industrie IT s’élèvent à 3069 milliards d’euros en 2011, rapporte ITespresso.fr. Soit 4,3 % de croissance mondiale. Mais « une croissance modérée, en retrait de près 3 % par rapport à l’évolution de l’économie dans son ensemble », avance l’Institut d’études spécialisé dans les télécoms. « L’année 2011 a confirmé la reprise engagée l’année précédente, mais à un niveau très modeste », ajoute Didier Pouillot, responsable du projet DigiWorld Yearbook.

Sur le plan géographique, l’Amérique du Nord fait mieux que l’Europe : +2,7 % (931 milliards d’euros) contre moins de 1 % de croissance (872 milliards d’euros) respectivement. Plus inquiétant, les revenus mobiles en Europe sont en déclins de 0,5 % (dont -2,2 % pour la France) alors qu’ils continuent de progresser, de 4 %, aux États-Unis. C’est néanmoins en Asie (Chine, Vietnam, Malaisie, Inde…), au Moyen-Orient et en Afrique que les relais de croissance se focalisent.

La France dans une situation inquiétante

La situation française pourrait même empirer. Avec l’arrivée de Free Mobile, l’Idate reste sceptique quant à la capacité du secteur à rebondir. « On risque d’avoir une guerre des prix avec un recul violent des revenus du secteur et des marges des opérateurs. » Avec un risque que ces baisses de marges pèsent sur les investissements même si d’aucuns assurent que les plans de déploiement de la 4G ne seront pas touchés. Mais quid de la fibre ?

Sur le plan sectoriel, l’Idate considère que « les marchés d’équipements ont d’une manière générale progressé plus vite que les services en 2011, à l’exception notable de l’électronique grand public qui souffre de la chute des prix des écrans plats et du recul des ventes d’autres matériels (lecteurs MP3, GPS) ». Et souligne l’essor des smartphones et des tablettes, la montée du cloud et les transformations structurelles engagées dans tous les secteurs des technologies de l’information.

Sont ainsi mises en avant la montée en puissance du HTML5 (qui pourrait changer la donne dans la bataille des OS et des places de marché d’applications) et l’ère de la convergence multi-supports (consoles de jeux, liseuses, TV connectées…). La tendance Big Data intrigue également l’Idate. Au regard de « la masse immense de données non traitées qui a des conséquences dans la gestion des réseaux et services télécoms ».

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