IDF : plateforme d’entreprise, Itanium et virtualisation

Entretien avec Abhi Talwakar, vice-président d’Intel et General manager Enterprise Plateform Group

Intel doit faire face à une demande du marché très précise, à savoir de proposer des plates-formes d’entreprises présentant plus flexibilité, mais moins coûteuses. Pour le fondeur, trois stratégies s’offrent aux entreprises :

– Consolider par l’agrégation des serveurs ; – Répartir des applications sur des petits serveurs, généralement une application spécifique par serveur, et donc généraliser le ‘blade’ (serveurs lames) ; – La virtualisation, c’est-à-dire l’agrégation puis la réallocation des ressources là où les serveurs sont distribués. Cette dernière approche nous a pour le moins interpellés? Comment Intel va-t-il implémenter une technologie qui, pour le moment, reste exclusivement logicielle ? «Il y a des choses à faire sur le processeur» nous a déclaré Abhi Talwakar. Intel entend implémenter sur ses processeurs, à partir de Montecino, des fonctionnalités de virtualisation que les éditeurs pourront exploiter dans leur code. C’est donc sur la transmission du binaire qu’Intel entend intervenir, en particulier par l’accélération des processus d’adressage de la mémoire. Rappelons que Paul Otellini a annoncé qu’une première spécification d’Intel, concernant le ?cross plateform manageability‘, est attendue pour l’été 2005. La méthode coué appliquée sur Itanium A la question classique du succès ou de l’échec d’Itanium, le discours de Abhi Talwakar reste identique à la ?ligne du parti’ : « Il s’agit d’un long processus, nous enregistrons un très forte augmentation des clients Itanium ». En fait, il apparaît qu’Intel se rapproche des grands éditeurs et des constructeurs afin de les inciter à développer des adaptations spécifiques qui tirent profit de la technologie Itanium. « Nous travaillons avec Microsoft afin de faire évoluer son environnement, mais aussi avec Fujitsu pour le développement de nouveaux serveurs ». Microsoft ? Certes, le partenaire de toujours ! Mais comme Abhi Talwakar le reconnaît bien volontiers, c’est surtout vers Linux qu’Intel pourrait concentrer ses efforts, d’autant plus que de nombreuses applications y sont développées en interne par les entreprises. Pour Intel, l’évolution naturelle qui devrait profiter à l’Itanium est donc plutôt d’Unix vers Linux. « Linux est effectivement dans le ?back-end’ d’Unix ». Le stockage, pour bientôt Interrogé sur le stockage, pourtant évoqué ? rapidement ? lors de l’ouverture de l’IDF, Abhi Talwakar est resté évasif, mais a cependant confirmé qu’Intel travaille à l’évolution du stockage sur base silicium, liée au marché des serveurs. «Il est absolument certain que nous allons évoluer vers des éléments de système de gestion du stockage»? Enfin, pour conclure, interrogé sur la disponibilité des processeurs dual-core, Abhi Talwakar s’en est tenu au discours officiel, avec des ventes sur tous les secteurs (bureau, serveur et portable) annoncées pour 2005, et de conclure sur un «no details ».