L’OCDE écarte le risque de « chômage technologique massif »

9 % des emplois présentent un risque élevé de remplacement par des robots et/ou logiciels, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La France est dans la moyenne.

La numérisation posera des défis à de nombreux profils, y compris ceux qui accomplissent des tâches cognitives considérées encore récemment comme non automatisables (par exemple la rédaction d’un rapport sur la fluctuation des marchés boursiers). Toutefois, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la part des emplois menacés de remplacement par des robots ou applications d’intelligence artificielle est bien moins élevée que ce que d’autres études avancent.

En 2013, l’économiste Carl Benedikt Frey et l’ingénieur Michael A. Osborne ont estimé que 45 % des emplois aux États-Unis seront impactés significativement par l’informatisation au cours des 10 ou 20 prochaines années. Selon le groupe de réflexion économique européen Bruegel, ce taux pourrait atteindre 54 % dans l’Union européenne des 28 et 50 % en France. Une surestimation ?

Faible risque de substitution

L’OCDE, de son côté, estime dans une synthèse sur l’avenir du travail que 30 % des emplois en France ont un faible risque d’automatisation complète, mais que 50 à 70 % de leurs tâches sont tout de même automatisables. Alors que le taux de travailleurs présentant un « risque élevé de substitution » (soit leur remplacement par des machines et/ou logiciels) est « seulement » de 9 % en moyenne. Dans ce cas, les emplois concernés dépassent les 70 % de tâches automatisables.

source: "The Risk of Automation for Jobs In OECD Countries", 2016

source: Arntz, M., T. Gregory et U. Zierahn (2016), « The Risk of Automation for Jobs in OECD Countries: A Comparative Analysis ». Document de travail de l’OCDE sur les affaires sociales, l’emploi et les migrations, n°189, Éditions OCDE, Paris.

Dans ce contexte, observe l’OCDE, « le risque de chômage technologique massif peut être écarté pour plusieurs raisons. Tout d’abord, bien que le nombre de nouveaux emplois directement créés dans le secteur des TIC ne permette pas forcément de compenser complètement les emplois supprimés par ailleurs, de nouveaux emplois sont susceptibles d’apparaître parallèlement au développement des applications technologiques et à l’expansion d’autres secteurs […]. Selon certaines estimations, chaque emploi créé par le secteur de la haute technologie entraîne la création d’environ cinq emplois complémentaires ».

Le Forum économique mondial semble moins optimiste. Selon lui, la 4e révolution industrielle (celle de l’intelligence artificielle, des objets connectés et de l’impression 3D) va, d’ici 2020, détruire plus d’emplois (7,1 millions) qu’elle n’en crée (2 millions) dans 15 économies, France incluse.

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