Infogérance: Capgemini France sous-traite à Unisys, personnel compris

Capgemini a décidé de sous-traiter à Unisys une partie des services d’infogérance (infrastructures S.I.) pour lesquels il s’est engagé auprès de ses clients. L’accord prévoit le transfert de 143 salariés

Unisys reprend les activités de maintenance matérielle (infrastructures informatiques) assurées par Capgemini en France. Le contrat, annoncé ce 8 février, vise à  »

élargir l’ensemble des offres proposées aux clients dans le cadre des grandes opérations d’infogérance. » L’accord prévoit que 143 « experts des services » vont quitter Capgemini pour intégrer Unisys France, qui, dans cette activité d’infogérance, compte environ 360 personnes sur toute la France. La nouvelle entité de 450 personnes environ, placée sous la responsabilité de Bruno Boucq, directeur de l’activité Outsourcing d’infrastructures chez Unisys France, affiche une expertise dans les domaines suivants: – les infrastructures (réseau ou plates-formes systèmes), – les technologies serveur, – les ‘mainframes’ propriétaires , – les environnements de télécommunications. Les services externalisés proposés aux clients de Capgemini, incluent: · des services managés de support et de déploiement d’équipements tels que IMAC (install, move, add and change) pour les clients de Capgemini; . des services de support et de garantie des équipements de certains des principaux fournisseurs, tels que Sun Microsystems, Network Appliance et Silicon Graphics, déployés dans le cadre des contrats d’externalisation (‘outsourcing’) de Capgemini; . des services managés de support et de déploiement des infrastructures client dans le cadre de certains contrats d’intégration de système de Capgemini. Cet accord est, en partie, inspiré de celui signé au Royaume-Uni, entre Capgemini, Unisys et BT (ex British Telecom). Commentaire de Laurent Sibille, président d’Unisys France: «Nous sommes très heureux de ce partenariat avec Capgemini qui est un acteur phare du paysage informatique et un de nos partenaires privilégiés en Europe« . Pour sa part, Jean-François Roca, d-g de Capgemini Outsourcing Services pour la France a déclaré: «(…) Capgemini, en s’associant à l’un des acteurs leaders dans les services d’infrastructure, s’ouvre de nouvelles perspectives de marché». (ci-après: entretien avec Laurent Sibille, p-dg d’Unisys France) Quatre questions à Laurent Sibille (*), Unisys France: Quelle est la forme et le montant du contrat signé? Il s’agit d’un contrat « pluri-annuel », dont le montant est confidentiel. En 2005, au Royaume-Uni, Capgemini et Unisys ont signé un accord similaire avec une grande administration de service public, accord qui, pour le réseau et les télécoms, impliquait en outre BT (ex British Telecom). En France, c’est le premier contrat signé entre les deux partenaires. Il s’agit pour Unisys de reprendre à Capgemini, en outsourcing, ses propres contrats d’outsourcing. Nous récupérons ainsi, en cascade, une quarantaine de grands clients de Capgemini, qui ont accepté que nous prenions le relais. Les compétences attendues de nous portent sur la gestion et la maintenance de serveurs, de PC, de routeurs, des pare-feu, mais également du logiciel système ou des plates-formes d’infrastructure. En clair, notre rôle, c’est installer, maintenir, exploiter des solutions informatiques et réseaux de data, selon les attentes des clients. Vous reprenez une partie du personnel de Capgemini? Et pour les clients? Nous sommes capables de reprendre un contrat signé avec Capgemini, y compris avec reprise du personnel, en application de l’article L122-12 du code du travail (sur les garanties de reprise des contrats) S’agit-il d’une procédure de débordement de Capgemini? Non, ce n’est pas une procédure de débordement. Capgemini et ses clients font appel à nous pour notre efficacité dans la gestion externalisée des infrastructures IT. C’est un complément de notre portefeuille, c’est l’apport direct d’une quarantaine de clients. L’infogérance réprésente déjà 50% des activités d’Unisys dans le monde (les autres 50% restants étant constitués de 40% de conseil et d’intégration et de 10% de la vente d’ordinateurs ‘mainframes’ ES 7000). Avec cet accord, nous consolidons notre dispositif technique, car nous reprenons, par exemple, leur expertise sur les serveurs Sun et NetApplications, expertise qui vient s’ajouter à la nôtre sur les produits Lexmark, Dell et HP. D’autres ouvertures sont-elles prévues? Oui, nous pourrions nous engager sur d’autres opérations ou d’autres formes d’externalisation avec Capgemini, selon les demandes des clients. Quels sont les autres pays cibles? Notre ambition c’est de dépassser le territoire français: nous savons nous organiser pour déployer, en relation étroite avec autres filiales d’Unisys en Europe, des programmes d’infogérance sur un modèle identique. Chez Capgemini, aussi. Nous sommes très internationaux, présents sur une multitude de pays où nous pouvons appliquer des garanties homogènes de qualité de service (SLA, service level agreement) Il y a un intérêt évident à marier nos compétences respectives: Capgemini se concentre sur les grands programmes d’outsourcing global, tandis que notre force réside dans la gestion des infrastructures IT. Pour les clients, c’est l’efficacité d’une organisation internationale complémentaire et active dans de nombreux pays. ________ (*) Diplômé de l’Ecole Polytechnique, ingénieur télécoms (« X télécoms), Laurent Sibille, 50 ans, a débuté sa carrière en 1980 chez France Télécom. En 1992, il intègre CapSesa (devenue aujourd’hui Capgemini) pour diriger le développement de nouvelles activités, notamment dans le domaine du commerce électronique en Europe. En 2001, il prend la direction générale de Prosodie, puis en 2003, il entre au comité exécutif du groupe GFI, en tant que directeur des divisions Banque-finance-assurance et Secteur public.